À chaque ramadan c'est la même histoire, en été c'est plus compliqué. Ne pas manger ni boire pendant plus de 14 heures est un exploit que seul les musulmans peuvent réaliser, mais dès que l'adhan arrive, on mange comme dix : chorba, bourak, djwaz, lham lahlou, boissons gazeuses, toutes sortes de pains, de la kesra au metloue, et on termine avec le pain aux olives, ajoutés à tout cela de la zlabia, du kelb louse... etc. L'estomac, qui est resté calme et serein pendant la journée voit arriver un bol alimentaire très important ; il sera prit au dépourvu puisque il doit travailler et se contracter pour assurer une digestion mécanique et chimique convenable. Un ballonnement, des difficultés respiratoires, des sueurs, une gène et un dégout, autant de signes qui seront en rapport avec des troubles digestifs. On cherchera des positons confortables pour se mettre à l'aise, pour mieux respirer sans le pouvoir car le diaphragme est comprimé. Imaginons ce rythme pendant un mois, une alternance d'abstinence de plus de 14 heures suivie d'une nourriture abondante, une digestion imparfaite engendrant des troubles du sommeil avec un manque d'heures de sommeil important et vous aurez une personne dont les comportements alimentaires et comportementales sont bouleversés, le résultat sera le contraire de celui escompté. Le jeûne permet aussi d'éliminer tous les déchets, toutes les cellules agées et usées pour les remplacer par d'autres cellules plus jeunes, plus compétentes et plus vivaces. Ces troubles digestifs liés à un apport considérable de nourriture en un temps record après 14 heures d'abstinence sont aggravés par la chaleur et pousse les personnes à abuser de boissons gazeuses, ce qui n'arrange pas les choses. Nos intestins ont une sensibilité particulière, ils sont très fragiles et supportent mal le changement d'hygiène de vie, tout au long de l'année nous consommons plus ou moins le même type d'aliments, à des heures régulières et des quantités moindres. C'est pour cela qu'il est conseillé de ne pas bouleverser le mode de vie sous prétexte que tout est permis pendant le mois de Ramadhan. Bien entendu, rien ne nous empêche de nous faire plaisir en prenant soin de ne pas être «boulimique» ; c'est vrai qu'on a des envies mais ceci n'explique pas cela. Dans certaines régions de notre vaste pays, la population a compris ces troubles digestifs liés à l'important bol alimentaire et mange de façon réfléchie et intelligente : une datte et du lait, une petite chourba et direction la mosquée pour aller faire la prière. L'estomac ne sera pas dépassé, il va préparer la digestion de façon progressive afin que le tube digestif reçoive l'alimentation tout en étant préparé et prêt. Après la prière ils se remettent à manger tout en prenant leur temps. Cette méthode a un effet bénéfique sur la sensibilité intestinale. Les spécialistes conseillent de ne pas boire de l'eau trop glacée car elle peut provoquer des contractures musculaires et douloureuses au niveau de l'intestin. J'ai bien précisé de l'eau, pas de boisson gazeuse, puisqu'en Algérie en remarque que lors du mois sacré du Ramadhan il y a une surconsommation de boissons gazeuses, de jus, de citronnades et même des préparations appelées «charbat» préparées sans contrôle ni respect de propreté et d'hygiène, d'ailleurs ils sont vendus à même le sol dans des sachets (bonjour et bienvenus les microbes). Ajouter à cela une zlabia préparée dans de l'huile qui n'est changée qu'après son épuisement (aspect noirâtre). Le conseil à donner aujourd'hui c'est d'acheter la zlabia les premiers jours et ne plus en consommer après car il est très rare, voire impossible que le vendeur (une personne qui a changé de métier pendant le mois de Ramadhan) change l'huile vu son prix. Adoptons les bons reflexes pour éviter les mauvaises surprises.