Pour compenser cet accueil tiède, voire froid dont il a eu droit “chez lui”, le président de la République a décidé de faire, aujourd'hui, un crochet par Aïn Témouchent… La fête annoncée et attendue pour, hier, à Tlemcen, à l'occasion du retour de l'enfant prodigue — le président Bouteflika — n'a pas eu lieu. Les habitants de l'antique capitale des Zianides semblent avoir tourné le dos au spectacle et à la claque. Tlemcen, la ville natale du président et d'une partie de l'establishment politique national, n'a pas été spécialement la meilleure escale. Et de loin. L'accueil réservé au chef de l'Etat à son arrivée était d'une telle tiédeur que même ses partisans ont eu du mal à se l'expliquer. Au premier rang, le président de la coordination locale de soutien au président qui avait promis “une grosse surprise” en a certainement eu pour son excessive confiance. La surprise a été certes vérifiée mais dans le mauvais sens. La foule était absente. La grande avenue du commandant Lotfi était clairsemée, vide par endroits. Bouteflika qui a dû d'ailleurs, revenir sur ses pas, ayant constaté l'indifférence des gens, préféra rejoindre la résidence de la wilaya. Le message est clair : Tlemcen a changé en voulant visiblement se débarrasser de cette réputation peu enviable de “ville du pouvoir”. Le contact entre le président Bouteflika avec les citoyens de Tlemcen a été furtif. Le président a certainement accusé le coup en s'en allant noyer son chagrin dans le célèbre palais El-Mechouer, restauré récemment, au sein duquel, il est resté environ une heure à suivre les différentes activités culturelles et artistiques qu'on lui a préparées à l'occasion. Bouteflika n'a sans doute pas apprécié la qualité de l'accueil qu'on lui a réservé. Le visage fermé et le regard grave, le sourire n'apparaissait pas sur ses lèvres, pas même quand le président et le maire de Tlemcen lui faisaient lecture d'une motion de soutien à sa candidature “au nom des élus des 35 APC parmi les 38 issues du FLN et ceux de l'APW”. En désespoir de cause, il a décidé, contre toute attente, de faire un crochet par Aïn Témouchent, aujourd'hui, alors que cette escale avait été initialement annulée, voire reportée, comme nous l'ont confirmé ses collaborateurs. Il y a lieu de noter, l'incroyable pagaille qui a caractérisé l'organisation de cette visite par les autorités locales qui ont été incapables de mettre en place un cordon de sécurité au cortège présidentiel. Et la rumeur circule déjà sur le renvoi du wali qui serait “coupable” de tous ces désagréments. Aussi, est-il besoin de souligner qu'au moment du passage du président et de la délégation qui l'accompagnait, le siège de la mouhafadha du FLN était fermé, de peur que les partisans de Bouteflika n'y fassent irruption pour prendre possession des lieux. On raconte en effet, que ces derniers auraient fait lundi dernier au soir, une tentative d'occupation de l'immeuble pour y placarder des affiches à la gloire de Bouteflika. Et il a fallu l'intervention des militants fidèles à Benflis qui y ont passé la nuit pour déjouer le plan. H. M. Election présidentielle Le CCDR soutient Benflis Réagissant à l'information parue dans notre édition d'hier, concernant la position du Comité des citoyens pour la défense de la République (CCDR) par rapport à l'élection présidentielle, M. Abdelhak Bererhi, le secrétaire général de ce mouvement, a confirmé “le soutien définitif du CCDR à M. Ali Benflis, quelle que soit l'évolution de la situation”.