RESUME : Louisa apprend avec tristesse le décès de son beau-frère Malek. Elle se rappellera ses recommandations et demande à ses enfants de tenir leur promesse et de reprendre en main les affaires de famille. Les années continuent leur cavale et Louisa continue sa voyance...Un jour elle reçut la visite d'un homme et de son fils... C'était Eric ! Eric raconte en quelques mots à son fils comment nous nous étions rencontrés et dans quelles circonstances Et puis , et puis, il me tendit la main et me demanda de lui lire l'avenir ! Je me mets à rire : -Tu y crois maintenant ? -Plus que jamais. Mon fils Louis ne sera sûrement pas aussi convaincu. Mais je jure que je ne quitterais pas les lieux sans tester encore une dernière fois ta voyance. Je prends la main d'Eric et sentit ses souffrances. Il était malade, mais cela ne l'affectait pas trop. Ce qui provoquait plutôt le remords, c'était sa conscience, il craignait d'avoir mal agi dans le passé. Il avait mené une belle carrière militaire, avait servi son pays et sa patrie mais sa conscience le malmenait. Il perdait le sommeil et la raison. Je me mets à lui parler d'une voix calme pour l'exhorter à reprendre confiance en lui. Qui de nous n'avait commis des erreurs dans ce monde ? Et puis, ne dit-on pas que reconnaître ses erreurs, était déjà un grand pas vers le pardon? Lui n'avait fait qu'exécuter les ordres de ses supérieurs. À la guerre comme à la guerre ! Son bon cœur néanmoins avait repris le dessus à maintes reprises pour mettre fin à des conflits ou tenter d'intervenir dans des situations censées être sans issue....Je me rappellerais toujours mon emprisonnement, et tout ce que j'avais subi comme tortures....Serais-je encore de ce monde si Eric n'était pas intervenu pour moi de l'autre côté de la Méditerranée? Eric m'écouta jusqu'au bout...Il avait le visage plus calme et semblait plus serein. Je tapote sa main : - Rentre chez toi Eric...seul Dieu saura nous juger pour nos actes...Toi tu n'étais qu'un exécuteur...Et puis il y a aussi tout ce bien que tu as semé autour de toi, et qui jouera un jour en ta faveur.... Louis se lève et lance : -Tu vois papa. Cela ne sert plus à rien de revenir sur le passé...Maman avait raison là-dessus n'est ce pas? -Que Dieu ait son âme, murmurais-je. -Hélène est morte. Comme le sais-tu Louisa ? Je souris : -Tu voulais que je te fasse la voyance n'est ce pas? Il rit. Louis l'avait précédé vers la sortie après m'avoir fait ses adieux. Eric reste un peu en arrière et me dit : -Je ne t'ai jamais oubliée, Louisa, tu es restée dans mes pensées toutes ces années. La preuve est que je ne voulais rien rater de ce voyage pour revenir au village et te revoir...J'espérais tant te trouver encore en vie. Je ris : -Je suis comme une vieille branche, dure à cuire... Il me serre contre lui : -Je t'aime toujours Louisa...Je repense souvent à notre entretien, tu étais si volontaire, si courageuse. Pourquoi ne t'ai-je pas enlevée lors de notre dernier entretien? Je tente de le repousser, mais il me retint contre lui : -Nous sommes trop vieux pour jouer encore aux amoureux certes, mais n'est-ce pas qu'un amour de jeunesse nous marque à jamais? J'aimerais juste savoir une chose : M'as-tu un jour aimé Louisa? Je me dégage de son étreinte avant de répondre : -Non, Eric, je ne t'ai pas aimé, je n'ai jamais pu aimer quelqu'un d'autre après Kamel mon mari, mais je t'ai moi aussi beaucoup admiré et estimé. Tu es quelqu'un de juste et de franc...Dieu m'est témoin, je n'ai cessé de te donner ma bénédiction dans mes prières et de demander à Dieu de t'accorder une longue et heureuse vie. Il pousse un long soupir : -Je peux dire que j'ai été heureux avec Hélène. Nous avions eu Louisa et Bernadette...Je ne me plains pas trop de ma vie...Seulement je ne cessais d'avoir cette envie de revenir dans ce village et de te revoir. -Eh bien voila ! C'est fait. Il ébauche un sourire triste : -Avec beaucoup de retard, mais vaut mieux tard que jamais. Adieu Louisa. Cette fois-ci Eric me quitte pour de bon. Je savais qu'il ne pourra plus jamais revenir au village. Sa santé ne le lui permettra pas. Je reprends mon train de vie. Je peux te certifier que depuis que mes petits neveux ont grandi, je ne m'ennuie pas trop. Notre village a prit de l'ampleur. Nous avons maintenant une école avec les deux paliers, primaire et secondaire, un centre de santé, des épiceries, des cafés, des auberges...Les femmes ne vont plus chercher l'eau à la fontaine, maintenant elles l'ont chez elles à la maison. Avec l'introduction de l'électricité, les téléviseurs sont dans toutes les maisons, et la parabole ne manque pas à l'appel. Fini les longues veillées devant l'âtre ! (À suivre) Y. H.