Dans le cadre des soirées d'Algérie News, l'espace Plasti a consacré la soirée de vendredi, à un début sur le cinéma et la révolution. Le réalisateur Salim Aggar a présenté à cette occasion, un panorama des meilleures images du cinéma algérien. De La Bataille d'Alger à Benboulaid en passant par Chronique des années de braise et Décembre ou de Omar Gatlato à Patrouille à l'Est, le panorama montre les temps fort du 7e art algérien, entrecoupé par des déclarations de grand noms du cinéma algérien : Mohamed Lakhdar Hamina ou encore de Youcef Chahine, qui avait fait louanges d'Ahmed Rachedi et de Sid Ali Kouiret. Vingt six minutes d'images ; une rétrospective des films qui ont marqué le cinéma algérien durant plus de 50 ans. À ce propos, Salim Aggar qui avait animé ensuite le débat a expliqué que l'importance de ce panorama était de montrer au monde entier que le cinéma algérien avait une histoire et un parcours : “Malheureusement certains pays comme l'Iran, la Chine ou les Etats-Unis ne connaissent pas le cinéma algérien, certains ne savaient pas que La Bataille d'Alger était un film algérien et que l'Algérie avait remporté la Palme d'Or". Pour le réalisateur, Ali Fateh Ayadi, spécialiste des documentaires sur la révolution, ce panorama est à la fois émouvant et triste. “Emouvant, car on revoit plusieurs artistes algériens aujourd'hui disparus, triste car on découvre qu'on a énormément régressé". Durant le débat qui a suivi cette projection, il était justement question de la régression du cinéma algérien actuel par rapport au cinéma des années 1970. Salim Aggar explique cette régression par le manque d'une politique globale pour le cinéma algérien. L'argent tout seul ne suffit pas d'améliorer la qualité des productions. Le jeune réalisateur ajoute qu'il n'y a aujourd'hui aucun réalisateur algérien capable d'égaler ou de faire mieux que le film La Bataille d'Alger. Pour réaliser des films sur la révolution qui laisseront un impact important pour l'avenir, nous sommes obligés de nous associer à des techniciens étrangers, que ce soit dans l'image, le son ou parfois même la mise en scène. Enfin, les questions sur les archives de la guerre d'Algérie et des négatifs des films algériens ont été évoquées lors du débat. Pour Ali Ayadi, on ignore sur quelle base ont été signés dans les années 1970, les contrats avec les laboratoires italiens de la Micro Stempa et GTC de Paris, mais pour Salim AGGAR, il est important que les négatifs soient sauvegardés dans un lieu sûr, avant de les rapatriés. T B