Le moudjahid, ancien responsable de la Fédération de France du FLN et ancien membre du Haut-Comité d'Etat (HCE), l'avocat Ali Haroun, a rendu, hier, un vif hommage aux militants du FLN émigrés en France pour leur “contribution à la Révolution algérienne". “Les militants de l'émigration ont considérablement apporté leur contribution à la glorieuse Révolution algérienne. Aujourd'hui, nous et leurs enfants devrions être très fiers d'eux", a déclaré Me Ali Haroun, lors d'une rencontre tenue au Forum d'El Moudjahid, à l'occasion de la célébration du 54e anniversaire des opérations Mourepiane menées, dans la nuit du 24 au 25 juillet 1958, par les militants FLN résidant en France. Visiblement, l'ancien moudjahid en a beaucoup sur le cœur, et en veut surtout aux gens qui tentent de minimiser le rôle joué par les émigrés lors de la glorieuse guerre de Libération. Se référant dans la grande partie de son intervention à son livre intitulé “La VIe Wilaya", désignant la Fédération de France du FLN, le moudjahid et avocat ne manque évidemment pas d'apporter ses arguments pour mieux convaincre. C'est ainsi qu'il a relaté plusieurs faits, avec une rare précision, attestant souvent de l'abnégation et de la dévotion des militants du FLN établis en France durant la période charnière de la guerre de Libération. Il commencera par rappeler l'affectation par le FLN, en juillet 1957, de Abane Ramdane, en France, pour l'organisation de l'émigration algérienne à Paris. Dès son arrivée à Paris, raconte l'ancien membre du HCE, Abane avait brandi comme premier argument, et pas des moindres, l'utilisation du napalm par l'armée coloniale, que la France refusait toujours de reconnaître. Pour convaincre les émigrés algériens en France, Abane avait également un argument économique de taille, à savoir l'importance du pétrole exploité alors par la France. La venue de Abane à Paris, poursuit-il, a ensuite permis la naissance de l'Organisation spéciale, (OS), puis la tenue d'une réunion au sommet avec les chefs des IV Wilayas. Et c'était lors de cette même réunion qu'il a été convenu sur le plan d'action des opérations du FLN à mener sur le territoire hexagonal. En témoin vivant, Ali Haroun souligne que lors de cette nuit du 24 au 25 juillet 1958, “les opérations n'ont pas concerné seulement Mourepiane, mais plusieurs autres régions de France". “Si aujourd'hui, on n'évoque généralement que Mourepiane c'est parce qu'il s'agit d'une opération d'envergure du fait que les bombes placées par les militants avaient dévasté les réservoirs de pétrole et cela avait fait un grand bruit par rapport à la série d'opérations qui avaient éte menées en même temps, dans le reste des villes françaises", se souvient le moudjahid. F. A.