Mohamed Abou, le n°2 du parti et l'ex-ministre démissionnaire après quelques mois d'exercice, est maintenu à la tête de la formation politique Congrès pour la République (CPR), parti du président tunisien Moncef Marzouki. L'information est tombée hier en fin de matinée, quelques heures après la clôture du congrès du CPR. Alors qu'on s'attendait à ce qu'il soit rendu public dans la soirée du dimanche, le résultat du congrès du CPR n'a finalement été publié qu'hier en fin de matinée sur les pages Facebook et Twitter du parti. Il est toutefois à rappeler que le CPR est l'un des trois partis de la troïka au sein du gouvernement tunisien, dominé, notamment, par les islamistes d'Ennahda ayant raflé la mise lors des élections du 23 octobre 2011 pour la Constituante. Seulement, la relation entre les partis de la coalition commence à pourrir depuis les derniers évènements dont les islamistes sont accusés. Ainsi, depuis vendredi dernier, les tensions entre le CPR et les islamistes ont connu un regain lorsque le président Marzouki, dans une lettre lue par l'un de ses conseillers au congrès du parti, a vivement critiqué ses partenaires. “Ce qui complique la situation, c'est le sentiment grandissant que nos frères d'Ennahda s'emploient à contrôler les rouages administratifs et politiques de l'Etat", a écrit le chef de l'Etat, dénonçant des “pratiques" rappelant “l'ère révolue" du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali. Le maintien de M. Abbou, 46 ans, au poste de secrétaire général du CPR semble confirmer cette ligne, ce dernier ayant démissionné fin juin du poste de ministre de la Réforme administrative, accusant le Premier ministre Hamadi Jebali de lui avoir mis des bâtons dans les roues dans l'exercice de ses prérogatives de lutte contre la corruption. I. O.