Résumé : Fella ne passe pas par quatre chemins pour mettre Sara devant une réalité qu'elle voulait ignorer. Il est indéniable qu'elle plaisait à Yacine. Qu'attendait-elle alors pour répondre à ses avances ? Sara ne semble pas être de cet avis... Mais au fond d'elle-même quelque chose lui disait que sa vie allait changer. Elle sortit précipitamment, sans laisser le temps à son amie de poser d'autres questions ou de lui faire encore d'autres remarques. Elle se met à marcher d'un pas cadencé et se retrouve en quelques minutes devant l'immeuble de son dentiste. Elle se demande s'il était rentré de congé. Elle eut tout de suite une réponse à sa question. Un homme dévalait les escaliers en tenant un mouchoir devant sa bouche... Il venait sûrement de subir une extraction dentaire. Sara s'empresse de monter jusqu'au deuxième étage. Elle se sentait un peu nerveuse. Est-ce la peur de souffrir ou est-ce autre chose qui la rendait si agitée ? Le fait de retrouver encore ce dentiste par exemple. Pour couper court à ses hésitations, elle tendit la main et appuya sur la sonnette. Une minute passe avant que Yacine ne vienne lui-même lui ouvrir la porte. Il sourit à sa vue : - Ah ! bonjour Sara... Te voila de retour... Est-ce la douleur dentaire qui t'a rappelé ton rendez-vous ? Sara sourit : - Non pas vraiment... Je n'ai pas eu mal. Comme... comme j'avais terminé plus tôt mon travail aujourd'hui... j'ai pensé que.... - Tu as bien pensé... Entre donc et viens t'installer. À vrai dire, comme je viens de reprendre, je n'ai pas eu beaucoup de monde ces deux derniers jours, si bien que même mon assistante ne m'était pas indispensable. Sara passe une main nerveuse sur son visage. Le geste n'échappe pas bien sûr au dentiste : - Ne sois pas aussi effrayée... Cela se passera bien... Je n'aurais qu'à t'enlever le pansement, et à obturer. La carie n'était pas aussi profonde que je le craignais. Sara, qui s'était déjà installée sur le fauteuil dentaire, suivait les gestes du médecin. Ce dernier ne semblait pas du tout incommodé par sa présence. Bien au contraire, Sara le découvre plus gai et plus sûr de lui. Contrairement à elle-même, qui comme pour retrouver un peu d'assurance, s'accrochait de toutes ses forces au fauteuil. Le dentiste dépose enfin sa fraise et se met à colmater la dent. Cela prend quelques minutes encore. Sara ne ressentant aucune douleur, se tenait toute sage. - Et voila ! c'est fini ! lance le médecin en reculant et en lui tendant une serviette : - Tu peux te rincer Sara. Cette dent est terminée. Sara se rince la bouche avant de pouvoir répondre : - Je ne savais pas qu'on pouvait traiter une dent aussi rapidement et sans douleur. - Et pourtant le résultat est là... Je te laisse le soin de tirer une conclusion définitive pour tes prochaines visites chez le dentiste. Cela t'aidera peut-être aussi à surmonter tes phobies. Sara sourit : - Je crois que je les ais déjà surmontées. - Tu en es sûre... ? Il avait parlé d'une voix très douce et très calme. Sara lève les yeux et affronte son regard : - J'en suis plus que certaine. La peur m'a toujours empêchée de regarder certaines choses en face... Une véritable calamité. Mais je pense qu'en ce qui concerne les soins dentaires, je n'aurais plus jamais de phobie. - Bien... Je récapitule : Tu viens pour une extraction dentaire... Je te donne des antibiotiques pour traiter un vilain abcès... Tu reviens plus morte que vive pour une extraction. Ensuite tu suis mes conseils et tu viens pour traiter tes caries. Maintenant tu es prête à revenir au cabinet autant de fois qu'il est nécessaire pour poursuivre tes soins, et cette fois-ci sans aucune appréhension. Sara sourit : - Oui... Je crois que c'est le cas... - Mais cette fois-ci la peur a changé de camp. - La peur a changé de camp... ? J'avoue que je ne te suis pas... - Tu me tutoies, donc tu me suis déjà. Il se met à rire, alors que Sara devenait rouge comme un piment. - Ne rougis pas Sara... Tu deviens plus belle, et tu me fais encore plus peur... - Hein... ? Je...je te fais peur, moi... ? Il s'approche d'elle et lui prend la main : - Oui Sara... j'ai peur... Elle se sentait encore plus nerveuse et ne réussit qu'à balbutier : - Je ne comprends plus rien... - Moi non plus... (À suivre) Y. H.