RESUME : Sara est enfin débarrassée de sa dent gâtée. Le dentiste avait pu lui faire surmonter ses peurs, et lui avait injecté une anesthésie avant de procéder à l'extraction. La jeune femme n'en revenait pas. Elle n'avait absolument rien senti, et pour couronner le tout elle promettra au médecin de revenir traiter toutes ses caries. Sara, qui n'en revenait pas encore de cette première extraction, hoche la tête et balbutie : - C'est... c'est formidable ! Vous m'avez arraché la dent sans que je ne ressente quoi que ce soit. Si c'est comme ça que vous procédez à chaque fois, je crois que ma phobie des dentistes ne sera plus qu'un mauvais souvenir. - Dans ce cas, n'hésitez pas à revenir bientôt pour une exploration plus approfondie de votre dentition... J'ai déjà relevé une ou deux petites caries, très faciles à traiter, mais si vous ne les prenez pas en considération, vous renouerez bientôt avec la rage de dent. - Oh non ! Pas ça ! Je préfère traiter mes caries. - Cela ne dépendra que de vous, jeune femme. Au fait... je ne connais pas votre nom... Sara sourit : - Je m'appelle Sara D... Mais moi aussi je ne connais pas le vôtre docteur... - Ah ! Vous avez pourtant une pancarte sur la porte d'entrée. Qu'à cela ne tienne. Il tendit sa main : - Yacine... Dr Yacine B... Sara sourit en lui serrant la main : - J'avoue que je n'arrive pas encore à croire que je suis débarrassée de cette dent qui m'a rendu la vie infernale durant plusieurs jours. - Et cela ne vous a prit que quelques minutes. Si vous n'aviez pas été un peu poltronne -excusez le terme- vous auriez pu venir un peu plus tôt et éviter bien des tracas. - Oui, je le reconnais ; et même pour cette initiative, c'est plutôt ma collègue de bureau qui m'y avait poussée. Je... j'avais peur... Si peur, que j'avais préféré supporter la douleur plûtot que de passer chez un dentiste. - Tout ça c'est du passé... Je suis certain que maintenant que vous connaissez les lieux et le dentiste, votre peur ne pourra plus vous jouer des tours. Sara acquiesce : - Je suis plutôt pressée de revenir pour traiter mes caries. - À la bonne heure mademoiselle... Vous serez toujours la bienvenue. - Oh... Je crois qu'il y a encore des patients qui attendent pour passer... excusez-moi... Dr Yacine secoue la tête : - Vous n'avez pas à vous excuser... La discussion avec mes patients fait partie de la thérapie... Je dois mettre le malade en confiance. - Et vous réussissez à tous les coups, j'en suis certaine. - Pas forcément, disons que je réussis mieux avec les femmes qu'avec les hommes. Sara se sentit tout d'un coup gênée. Sans savoir pourquoi, elle se hâte de récupérer son sac et ses affaires et remercia une dernière fois le dentiste avant de quitter le cabinet. La journée s'annonçait printanière. Voyant que la matinée était déjà bien avancée, Sara se dit qu'elle ferait mieux de flâner un peu avant d'aller déjeuner. Elle se rendra en début d'après-midi au bureau pour relever certains détails et s'enquérir de l'issue du dernier conseil de direction. Elle porte la main à sa joue et sentit un picotement. L'anesthésie commençait à se dissiper, et la douleur n'était plus qu'un mauvais souvenir... Que la vie est belle... ! La jeune femme se sentit heureuse... Si heureuse qu'elle n'hésita pas à rentrer dans le premier magasin du prêt-à-porter qui se trouvait sur son chemin pour s'acheter une nouvelle tenue de sortie. Elle était une femme coquette et tenait à avoir toujours une garde robe bien garnie. Tant pis pour les dépenses, lorsqu'on peut, par un simple geste, retrouver un bon moral et la joie de vivre. Elle opte pour un petit tailleur de ville et une paire de chaussures classiques. Comme ses cheveux avaient piètre allure depuis la veille, elle se rendit dans un salon de coiffure pour les laver et les coiffer... C'est une Sara métamorphosée qui revint au bureau dans l'après-midi, le sourire aux lèvres et la mine rayonnante. Fella s'écrie : - On dirait que tu reviens du paradis... Tu ressembles à une petite fée. On peut conclure que cette visite chez le dentiste t'a remonté le moral. - Bien plus que tu ne le penses ma chérie. Je me sens si légère, si heureuse... Plus de douleur, plus de stress... - Tu vois comme j'avais raison de te conduire chez le dentiste... - Oui... et je t'en remercie. Sans toi, que serais-je devenue ? - Eh bien, peut-être folle de douleur... - Tu as amplement raison, j'avais perdu jusqu'à la notion du temps. - Oublions tout ça Sara... Tu as bravé ta peur et tu as réussi à extraire cette vilaine dent. (À suivre) Y. H.