Ghafir Mohamed, dit Mohamed Clichy, responsable de Super-zone (2 zone) Wilaya 1, Paris-rive gauche, arrêté le 8 janvier 1958, condamné à deux ans de réclusion à la prison de Fresnes, a, avec l'accord de ses avocats, lu cette déclaration devant les juges de la 10e chambre d'appel, le 8 octobre 1958. Il sera condamné, une seconde fois, à trois ans de prison. La déclaration que nous reproduisons a été rédigée avec l'aval du comité de détention composé de Bachir Boumaza, Moussa Kebaïli, Ahmed Hadj-Ali ainsi que le collectif des avocats du FLN : Mourad Oussedik, Abdessamed Benabdellah et Michelle Beauvillard. Monsieur le Président, Nous sommes des Algériens et, à ce titre, nous n'avons fait que notre devoir au service de la Révolution de notre peuple. Nous nous considérons comme des soldats qui se battent et savent mourir pour leur idéal. Ainsi, nous faisons partie intégrante de l'Armée de libération nationale, nous avons des chefs à qui nous devons obéissance. Nous avons un gouvernement, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), que nous reconnaissons seul capable de nous administrer sa justice. Nous déclinons ainsi la compétence des tribunaux français. Quel que soit votre verdict, nous demeurons convaincus que notre cause triomphera, parce qu'elle est juste et parce qu'elle répond aux impératifs de l'histoire. Face à ce tribunal, à la mémoire des martyrs algériens morts pour la Libération de leur patrie, nous observons une minute de recueillement. Garde à vous ! Vive l'Algérie libre et indépendante Vive le Front de libération nationale et son ALN Vive la République algérienne Vive la Révolution algérienne