Tout ce qui a été montré sur les chaînes de télévision et écrit dans les journaux sur l'arrestation de l'ancien président irakien par les forces américaines, ne serait, en fin de compte, que de la mise en scène. L'hebdomadaire londonien Sunday Express a dévoilé, dans son édition d'hier, une version totalement différente sur cette capture. L'armée américaine n'a apparemment guère eu à se déployer pour mettre la main sur l'ex-maître de Bagdad, le 13 décembre dernier. Saddam Hussein a été livré aux militaires US, après d'âpres négociations, pieds et poings liés, par des responsables de l'Union patriotique du Kurdistan, qui l'avaient arrêté plusieurs jours auparavant. Le président irakien déchu a été trahi, raconte un dirigeant de l'UPK, par un membre de la tribu Al Jabour pour une histoire de vendetta. Cet homme, dont la fille aurait été violée par Ouddaï, le fils cadet de Saddam Hussein, a agi par vengeance, a indiqué un agent des services de renseignements britanniques au Sunday Express. Sur la base de cette information, les partisans kurdes ont réussi à mettre la main sur l'ex-chef de l'Etat irakien à l'endroit signalé par l'indicateur. Aucun détail n'est donné sur la manière avec laquelle, les membres de l'UPK ont capturé Saddam. Une fois l'opération terminée, un dirigeant important du parti kurde, qui avait combattu aux côtés des forces américaines durant la guerre de l'Irak, a retenu Saddam Hussein prisonnier. Le parti kurde, désireux de tirer profit de cette prise de taille, a entamé des négociations avec les Américains. Selon un ancien responsable des services secrets irakiens, dont l'identité n'a pas été révélée, le dictateur a été maintenu en détention jusqu'à ce qu'un accord eut été conclu avec l'interlocuteur US. L'UPK aurait obtenu un avantage politique dans la région sur l'autre parti kurde rival. Les images de télévision montrant Saddam Hussein dans un état second, lors de sa présentation par les militaires américains, confirment qu'il était sous l'effet d'une drogue, comme l'a déclaré l'ancien agent des renseignements irakien à l'hebdomadaire britannique. Cette version de l'arrestation par les Kurdes est corroborée par un autre agent secret occidental qui a affirmé : “Saddam n'a pas été capturé à la suite d'une action des services secrets britanniques ou américains. Nous savions que quelqu'un voulait se venger de lui, c'était juste une question de temps.” En somme, le branle-bas de combat opéré avec le déploiement de six cents soldats américains à Al Daour, l'endroit où se trouvait la cache où se terrait Saddam, n'était, en fin de compte, que de la mise en scène. La version de la trahison de l'ancien maître de l'Irak par son bras droit et confident tombe également à l'eau avec les révélations du Sunday Express. Les Américains continuent ainsi à gérer les évènements de la guerre en Irak comme des shows médiatiques, qui n'ont rien à voir avec la réalité, dans le but de rallier à eux l'opinion publique internationale. K. A.