Fraîchement désigné Premier ministre, Abdelmalek Sellal vient d'annoncer la couleur des missions et des priorités du gouvernement qu'il dirigera durant les prochains mois. Il parle d'une feuille de route pour poursuivre la mise en œuvre des réformes. Le gouvernement aura à travailler sur trois fronts : politique, économique et social. En politique, le nouvel Exécutif est tenu de parachever le processus des réformes engagées depuis le discours du 15 avril 2011, à travers notamment l'organisation des élections locales du 29 novembre prochain, mais aussi la révision de la Constitution prévue dans le courant 2013. Ce chantier constitue un challenge pour un Exécutif appelé à fournir plus d'efforts. Sur le plan économique, le gouvernement est attendu sur le terrain de l'amélioration du service public et de la qualité des prestations offertes aux citoyens. La tâche apparaît difficile. Il s'agira de rattraper le retard accumulé dans certains secteurs et mettre de l'ordre dans leur gestion. Le gouvernement de Sellal est appelé donc à corriger les imperfections relevées ces derniers mois et relancer la machine économique grippée par les effets de la crise internationale et les changements induits depuis la LFC 2009. La gestion prudentielle des ressources du pays que prévoit la loi de finances 2013 et la lutte contre l'inflation galopante s'avèrent des nécessités vitales pour mettre le pays à l'abri des surprises surtout que la récession dans la zone euro n'est pas prête de voir le bout du tunnel. Enfin, sur le front social, l'Exécutif est tenu de faire face aux mouvements de protestations multiples qui sont annoncés pour la rentrée. Il s'agit de donner des réponses aux attentes des travailleurs et éteindre les foyers de tensions par des mesures concrètes. Le Premier ministre sait de quoi il parle lorsqu'il dit que son équipe “a du pain sur la planche". La mission est certes compliquée mais pas impossible.