La société civile et la classe politique ont été conviées au forum de solidarité organisé par le Conseil des lycées d'Alger (CLA), hier, au Centre international de presse (CIP). à l'unanimité, les présents ont critiqué la gestion par le gouvernement du mouvement de protestation animé, pendant plus de 8 mois, par les deux syndicats autonomes, le Conseil des lycées d'Alger (CLA) et le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Ils n'ont pas manqué d'exprimer leur soutien aux enseignants et de les appeler à la vigilance et à la constitution d'un conseil pour la surveillance des “dérives” et “de la mauvaise gestion du gouvernement”. Les partis politiques présents, à savoir le RCD, le PRA, le CCDR, le MDS, le FFS et El-Islah, ont désavoué la gestion par le gouvernement de la grève. “C'est déplorant que le gouvernement soit plus intéressé par les richesses du pays que par l'éducation de milliers d'Algériens !”, a déclaré le représentant du parti El-Islah. Dans le même ordre d'idées, M. Tarek Mira du RCD a affirmé que, “désormais, la vie publique est confisquée par deux mamelons qui gèrent le pays par la répression”. Et d'ajouter : “Le mouvement de protestation des enseignants est avant tout un combat pour les libertés et la démocratie.” Pour sa part, le secrétaire général du CCDR, M. Abdelhak Bererhi, a révélé qu'il a envoyé à Benbouzid un courrier, où il a exigé sa démission. Il considère que “la réussite du mouvement est liée aux libertés syndicales”. Aussi, il a insisté sur la nécessité d'organiser un forum de citoyens en juin 2004. Les différentes associations ont réaffirmé leur solidarité avec les enseignants. Un représentant de l'association estudiantine Nedjma de Bouzaréah a estimé que “les mesures répressives du gouvernement sont une remise en cause de toutes les libertés démocratiques et syndicales acquises. Ce genre de pratique nous renseigne sur la nature du régime politique qui entrave la construction d'une société civile”. Durant ce forum, quatre ateliers ont été installés pour plancher sur les thèmes arrêtés : la leçon de la grève, la solidarité de la société civile, les perspectives du mouvement des enseignants sur le plan organisation et le droit de grève ainsi que les libertés. N. A.