Le syndicat des professeurs envisage de les organiser très prochainement, pour, dit-il, contrer les ”mesures impopulaires” de la réforme. Inquiet du sort réservé à sa corporation, ce syndicat des enseignants du secondaire de la capitale tire la sonnette d'alarme et appelle la communauté nationale de l'éducation à unir ses forces pour une plate-forme commune. L'objectif suprême étant, note le CLA, d'arracher une augmentation immédiate et générale des salaires et la revalorisation du statut de l'enseignant. La dernière déclaration de Ahmed Ouyahia, selon laquelle il n'y aurait pas de majoration des émoluments en faveur de cette catégorie professionnelle, a fait perdre au CLA ses dernières illusions. “Pouvons-nous accepter que le chef du gouvernement refuse aux enseignants une augmentation de salaire au moment où il supprime l'impôt sur le bénéfice des sociétés ?” s'interroge la déclaration rendue publique hier par le conseil présidé par Redouane Osmane. Aussi, les animateurs du CLA s'inquiètent-ils des propos menaçants tenus par le ministre de l'éducation, Boubekeur Benbouzid, à l'encontre des syndicats en marge de la journée internationale de l'enseignant. Il constate avec regret que la tutelle traite avec les organisations syndicales selon qu'elles soient des structures d'accompagnement aux réformes ou non. Les autres, toutes les autres, sont déclarées “hors la loi” note encore le CLA qui crie plus fort que jamais : “assez des bas salaires et du mépris”, “Assez à la régression de l'école publique” et “Respecter et reconnaître nos métiers”. Le CLA, qui prend sur lui de fédérer la communauté de l'éducation nationale au tour d'un Smig revendicatif, s'élève contre “la répression juridique” qui s'abat sur les enseignants à chaque fois qu'ils initient des mouvements de protestation. Pour le conseil des lycées d'Alger, la tutelle use et abuse du “chantage administratif” à travers les ponctions sur les fiches de paie et autres mesures d'intimidation pour inhiber l'enseignant contre toute velléité de réclamer ses droits. En l'occurrence, le CLA croit déceler dans la réforme du secondaire une volonté du gouvernement “d'adapter l'école à des réductions budgétaires préalablement programmées”. Raison pour laquelle le syndicat dirigé par Osmane dénonce la logique de réduction des divisions pédagogiques alors “qu'on surcharge nos classes et qu'on accroît le volume horaire de nos emplois du temps”. Pour toutes ces raisons et d'autres encore, le CLA appelle la communauté de l'éducation à participer aux états généraux. Pour ce faire, le CLA se propose d'initier une intersyndicale “sans exclusive” pour booster le mouvement des enseignants. H. M.