Les salariés à faibles revenus font face très difficilement à la multiplication des dépenses liées à la rentrée scolaire après la saignée du mois de Ramadhan. Cette rentrée sociale s'annonce pénible pour les bourses modestes et mêmes moyennes, nous lancent nombre de pères de famille. Elle vient juste après le mois de Ramadhan, un mois chaud en dépenses vidant les poches des chefs de famille. Elle coïncide avec les rentrées scolaire et universitaire, nous explique l'un d'eux qui s'apprête en compagnie de ses trois enfants à l'achat des trousseaux scolaires. C'est la préoccupation de beaucoup de chefs de famille ayant des enfants scolarisés qu'il faudra habiller et pourvoir en articles scolaires. Pression fiscale et concurrence déloyale de l'informel Les marchés souks et boutiques de fournitures scolaires ont été pris d'assaut au début de ce wee-kend. Les vendeurs aussi se sont préparés de leur côté à ce rendez-vous, comme le montre partout la disponibilité des articles sur les tables, étagères et devantures. “C'est l'affaire de la saison, et même de l'année qu'il ne faut pas rater. Tout se vend. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses", nous dit Mohamed, commerçant qui a ouvert spécialement son magasin dans une ruelle importante d'une agglomération proche de la capitale. Il vend de tout. Lui aussi se plaint des contrôleurs d'impôts, les premiers à lui rendre une visite de contrôle et à le taxer pour manque de registre et de déclaration. “J'ai dû payer près de 30 000 DA à tort." “On me crée des problèmes, alors que je veux travailler en règle», se dit-il en ne comprenant pas le fait d'être pénalisé alors qu'il est détenteur d'un registre du commerce domicilié dans un autre quartier dans l'attente de le régulariser. D'autre part, il ne comprend pas “l'acharnement" sur son commerce fixe et déclaré, alors que les vendeurs libres dans le marché informel ne sont pas inquiétés. Eux, ils n'ont pas d'impôts et de taxes à payer et pourtant ils vendent au même prix. Avec ce double inconvénient, la pression fiscale d'un côté et la concurrence de l'informel de l'autre, il compte s'en sortir malgré tout. C'est aussi la grande affaire des producteurs et des importateurs. Deux marques inondent le marché Techno et Maped. Stylos, crayons, feutres, cahiers toutes dimensions, couvertures en papier et plastique, règles notamment sont proposés à la clientèle. Les smicards, les grandes victimes de la hausse des prix face à l'immobilisme de l'Etat Au vu des produits et des gammes exposés, il n'y aura sûrement pas de crise de rareté. Mohamed nous dresse un montant pour un trousseau le moins cher vqui se chiffre à 5 000 DA et le plus cher à plus de 10 000 DA pour un élève du moyen. À ce trousseau, il faut ajouter les vêtements dont les prix ont grimpé Le dindon de la farce, c'est bien ce père de famille qui doit payer l'ardoise en dernier ressort. Ali, la cinquantaine passée, est l'un d'eux. Il est smicard avec quatre enfants scolarisés. Il parle à cœur ouvert : “La réalité est qu'on a le sentiment d'être livrés à nous-mêmes." Aider davantage les petites bourses Le même refrain se répète chaque année. Les enfants issus des familles aux bourses aux faiblex revenus ne sont pas aidés convenablement par l'Etat. Pour Zahraoui Mohamed, économiste, le rôle de l'Etat est de veiller à la sauvegarde du pouvoir d'achat des moins favorisés. Il devra trouver des solutions à cette situation qui se reproduit chaque année, nous dit-il. S. B.