Certains de nos émigrés ne viennent pas passer des vacances, comme ils le prétendent. Et pour cause, après l'histoire des délinquants routiers qui échappent aux mesures de retrait de permis, un réseau de trafic de faux permis, essentiellement basé au centre du pays, est pisté par les services relevant de la Gendarmerie nationale. Sur la base de plaintes déposées par les victimes, dont des agences de location, les parents d'émigrés arnaqués, de banques et autres entreprises, les gendarmes ont officiellement été saisis de l'affaire pour tenter d'identifier les auteurs. Surprise : tous les permis récupérés sur le réseau, composé de plus de 20 individus, sont des faux. “Nous avons établi la preuve matérielle selon laquelle non seulement ces documents sont des faux, mais portent un même numéro de série. Suite à quoi, nous avons donné l'alerte de telle façon à contrôler ces documents et à informer l'Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) de Bouchaoui afin d'authentifier les documents en suspens, de vérifier le numéro de série, sa date de délivrance et de péremption et la qualité même des cachets humides et des sceaux imposés", a indiqué un officier de l'INCC à Liberté. En fait, l'alerte est destinée à tous, citoyens, administrations, banques, huissiers de justice, agences de location de véhicules et d'appartements et notaires pour faire preuve de vigilance, mais surtout de signaler aux services de sécurité tout permis suspect présenté par les émigrés aux préposés aux guichets. Il est bon à savoir que les escrocs ne présentent jamais leurs passeports pour une quelconque transaction, raison pour laquelle les unités de la GN ont relevé des cas avérés dans les régions d'Alger, de Tipasa, Boumerdès, Blida, Aïn Defla et Tizi Ouzou. Mais l'enquête de la GN se prolonge vers toutes les wilayas du pays afin de débusquer ces émigrés indélicats qui escroquent les Algériens et repartent avec un pactole vers l'Hexagone. “Pour le moment, il s'agit de donner l'alerte, car les émigrés profitent des dernières semaines pour commettre leurs forfaits. Car, avec 20 cas avérés, on ne peut que s'interroger sur l'ampleur des dégâts que pourraient causer ces escrocs pour les banques et les citoyens", conclut notre interlocuteur. F B