Les familles sinistrées du séisme du 21 mai dernier, qui occupent le centre de transit Dijon, à Bab El-Oued, ont été délogées, avant-hier, de force pour être transférées vers des chalets à Réghaïa pour les unes, et vers des appartements à Oued-Chebel (Birtouta) et Sidi-Youcef (Bouzaréah) pour les autres. La plupart de ces familles ont refusé de quitter les lieux, car elles considèrent que les habitations mises à leur disposition sont très exiguës. “Nous sommes une famille de quinze membres et on me propose un chalet qui ne peut même pas contenir nos meubles ! Dans cette zone, il n'y a même pas d'école”, nous déclare un père de famille. “On habitait un F4”, insiste une mère. Les appartements proposés sont à l'état brut. Quelques occupants se plaignent même de problèmes d'infiltration d'eau. Il faut savoir que les autorités sont déterminées à respecter l'engagement de Bouteflika consistant à reloger tous les sinistrés avant le début de l'hiver. “Les policiers ont usé d'insultes et de grossièretés devant nos mères et nos sœurs”, affirme un père de famille. Quelques familles ont préféré braver le danger en regagnant leurs anciennes habitations qui menacent ruine, à l'exemple de l'immeuble situé au 10, rue Boualem-Nadjar, à Bab El-Oued. L'administration a, semble-t-il, fait preuve de partialité, puisque au sein de ce centre de transit, il y a certaines familles auxquelles on n'a rien proposé. À l'origine, il semblerait qu'il y ait des litiges d'ordre administratif. Il leur est demandé simplement de quitter les lieux et de se débrouiller pour trouver un toit ailleurs. Un ultimatum leur a été donné jusqu'à hier soir pour partir. M. B.