Faudrait-il mettre la prestation des députés face au gouvernement Sellal sur le compte du trac ou de l'impréparation de ces nouveaux élus ? Plutôt cette dernière raison bien que ceci n'explique pas cela. Les partis représentés savaient que le Premier ministre allait se présenter à eux avec un plan d'action inspiré grandement du programme présidentiel que la majorité des partis politiques appuie et connaisse sur le bout des doigts. Les intervenants au débat avaient aussi toute latitude d'attendre un ministre au coin d'une sortie. Ce ne fut pas le cas. Malheureusement. On nous a pourtant assuré que le niveau universitaire allait s'installer sur les bancs de l'Assemblée. Les images retransmises à la télévision donnent le contraire des attentes du citoyen. Les ministres, quoique les réponses de certains relèvent plus de généralités et de poncifs, jouaient à l'aise face à des adversaires plus enclins à prendre la parole, juste pour la prendre, qu'à relever une contradiction ou un chiffre bidonné. L'autre anomalie relevée est que le député est plus enclin à parler de sa localité ou de sa région, oubliant qu'il a un mandat national. Sa région relève des Assemblées populaires de wilaya. Son rôle est de proposer des lois ou d'apporter des amendements, d'activer au sein des commissions et d'interpeller le gouvernement sur des décisions qui lui semblent opaques. En un mot, être un contre-pouvoir. Il sait que cela relève de l'utopie, aussi se contente-t-il d'applaudir quand il voit les autres le faire. L'essentiel c'est que le village soit fier d'avoir un député de chez eux. Une sorte d'enfant prodige. Une grosse part de responsabilité incombe aux dirigeants des partis qui préparent des universités d'été mais pas leurs députés aux grands débats. Ce commentaire, qui relève du subjectif, ne concerne pas tous les élus, loin s'en faut, mais force est de reconnaître que certains ont acheté leur place, au prix fort. D'où la qualité des débats qui n'est plus celle d'antan. Quand la République était en danger et non rentière comme aujourd'hui. A O [email protected]