Contrairement à ses prédécesseurs, le nouveau Premier ministre, en politicien BCBG, a su, dès le début, lancer l'amorce pour une meilleure accroche des députés. Et il a réussi à les avoir, dans leur grande majorité, de son côté. L'exercice a été facile et la suite aisée, connaissant le bagout et le capital sympathie dont il jouit auprès de tous les partis politiques. Sans lire de discours préparé, rébarbatif et chiffré, il s'est contenté de réponses à hauteur d'homme, impliquant en même temps aussi bien le questionneur que le citoyen. Un style dont il a seul le secret. Les chiffres ? Ceux du chômage en baisse qui est passé de 29% à 9%, les réserves de changes qui ont été multipliées par 16 pour atteindre actuellement 193,7 milliards de dollars alors qu'elles n'étaient que de 11,9 en 2000. Idem pour le traitement des affaires de justice qui a connu une progression notable. Ce ne sont là que des exemples cités mais qui ont réussi à faire mouche au sein de l'Assemblée. Il est vrai que cet examen de passage ne constituait qu'une formalité puisque la plupart des élus nationaux lui étaient acquis et que l'objet du débat n'est que la poursuite du programme du Président qui connaît fort peu d'adversaires. Le seul adversaire de l'équipe du Premier ministre sera le terrain, seule jauge de la capacité à concrétiser les promesses même si le premier obstacle, relevé à juste titre, sera la restauration de la confiance entre les Algériens, carapacés encore dans une suspicion paranoïaque. Le défi est de réhabiliter la confiance au même titre que les services publics. S'il est vrai que dans l'environnement actuel dans lequel nous évoluons, “ne restent dans l'oued que ses pierres", il n'en demeure pas moins qu'il reste du chemin pour séparer le bon grain de l'ivraie, d'une part, et d'autre part, replacer la notion de l'Etat et de citoyenneté aux premières loges de toutes les actions qui seront entreprises au nom et pour l'Etat et le citoyen. Pour cela, démontrer que la volonté politique existe n'est pas un vain mot. Pour paraphraser le Premier ministre, qui a lancé, à juste titre : “Laissez les gens respirer un peu", en parlant des jeunes, c'est justement cette privation et cette marginalisation de la grande frange de la population qui inquiète si elle n'est pas rapidement prise en charge. Sinon la lettre à la poste est bien arrivée à destination des élus comme du papier à musique. Il ne reste que la partition qui demande à être jouée pour le bonheur des Algériens. A O [email protected]