Durant toute la durée de l'émission, où de bonnes questions ont été posées, il a manqué ce petit “quelque chose”, cet aveu d'un échec dans la mise en œuvre du programme de développement. Les nombreux téléspectateurs, qui attendaient la sortie du premier ministre, même s'il s'est présenté sous la casquette du patron du RND, sont restés sur leur faim. Qu'a-t-il dit que l'on ne savait pas ? À part cet appel du destin pour une éventuelle candidature à la prochaine présidentielle, mais là encore rien n'est encore sûr. M. Ahmed Ouyahia a, en revanche, limité les émeutes et les revendications quasi quotidiennes à des problèmes sociaux, occultant, par là même, la remise en cause du système politique en place. Les marches interdites sur Alger, les meetings organisés par les partis politiques ne sont donc qu'une vue de l'esprit ou des épiphénomènes dont on peut s'en passer. Dommage que ce ne soit que le secrétaire général du RND, pourtant homme averti et avisé, qui ne voit pas la nécessité, voire l'urgence d'un changement. De nombreuses voix, et non des moindres, ont appelé à une révision profonde de la constitution, à passer le relais aux jeunes dont la compétence ne fait pas défaut et l'esprit nationaliste aussi. Durant toute la durée de l'émission, où de bonnes questions ont été posées, il a manqué ce petit “quelque chose”, cet aveu d'un échec dans la mise en œuvre du programme de développement même s'il ne reconnaît lui-même que des faiblesses, malgré les sommes colossales dégagées d'une part, et une certaine vision dans la stratégie économique, la meilleure autant que possible, d'autre part. Peut-être ne pouvait-il pas se porter en porte-à-faux avec le président, seul habilité à décider et à décréter et dans ce cas-là, il y a fort à parier que l'invité de l'émission, peu libre de ses mouvements et opinions, vient de s'offrir en fusible du lendemain. Et si la semaine prochaine à Tamanrasset, ou le 16 avril à Tlemcen, le président venait à reconnaître la nécessité de changements politiques, quel sera la position du RND ? Applaudir ou passer dans l'opposition ? À moins que la sortie d'Ouyahia ne soit programmée pour servir de jauge ? Beaucoup de questionnements et, malheureusement, peu d'éléments de réponse. Enfin, il faut reconnaître au premier ministre, c'était bien le cas lors de cette prestation, il a laissé dans son bureau son côté hautain et son carnet de chiffres. O. A. [email protected]