Le porte-parole du syndicat algérois s'est dit “non astreint“ par un quelconque engagement avec la tutelle qui l'”empêcherait de continuer la lutte”. En dépit de l'accord signé mardi dernier par le chef de cabinet du ministère de l'Education et le secrétaire général du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), portant sur la suspension du mouvement de protestation et la levée des sanctions pour tous les enseignants, certains professeurs demeurent toujours frappés par cette mesure. C'est le cas, notamment, de MM. Osmane et Bourahla, affiliés au Conseil des lycées d'Alger (CLA), qui se sont vus, hier, interdits d'accès à leur lycée. Ce refus de l'administration a immédiatement provoqué une réaction de leurs collègues qui ont observé un arrêt de travail durant toute la journée. “L'objectif du ministère de l'Education nationale est d'effacer la contestation de la mémoire de la société civile qui commençait à se mobiliser et procéder à la levée des suspensions des 17 délégués du Cnapest et du CLA, en contrepartie de l'abandon des revendications portées par 60 000 enseignants du secondaire”, affirmait Osmane, hier, lors d'une conférence de presse au siège du Cnes à Alger. “Au moment où la société civile se mobilise pour les libertés, nous pensons que notre devoir est de refuser une fausse perspective de la tutelle, acteur principal du pourrissement de la situation”, ajouta-t-il. Par ailleurs, il s'est dit “non astreint” par un engagement avec la tutelle qui l'empêcherait de continuer la lutte. De ce fait, a-t-il estimé, il continuera à agir afin de mobiliser les enseignants autour des revendications initiales et qui portent, entre autres, sur la revalorisation des salaires, l'adoption d'un statut particulier de l'enseignant du secondaire et la révision à la baisse du nombre d'années de travail indispensables pour l'admission à la retraite. “Le Conseil des lycées d'Alger continuera dans sa démarche de concrétisation de ses engagements vis-à-vis des parents d'élèves, des lycéens et de la société civile, à innover les formes d'actions adéquates pour une mobilisation des enseignants sans sacrifier l'année scolaire. Nous continuons toujours à privilégier la nécessité d'un dialogue serein, résolu et responsable”, réaffirme Osmane. Le SG du CLA n'a pas manqué de rappeler, enfin, que le PV signé entre le représentant du ministre et le SG du Cnapest est la copie conforme de celui qu'il a rejeté lui-même en novembre dernier. N. A.