Onze familles touchées par le dernier séisme du 21 mai attendent toujours d'être relogées. Ces sinistrés habitent une vieille bâtisse, sise au 6, rue Marie-Roche, en plein centre d'El-Biar (wilaya d'Alger), qui menace ruine. Hier matin, une délégation représentant les locataires, s'est présentée à notre journal, afin d'“attirer l'attention des autorités locales et nationales sur la situation urgente”, vécue par les familles depuis plus de sept mois. “Nos logements sont classés au rouge, c'est-à-dire qu'ils doivent être démolis. Plusieurs plafonds se sont effondrés depuis le mois de mai, certains sont retenus par des piliers, mais rien n'a été fait pour nous éloigner de cet enfer”, a déclaré un des sinistrés, M. Ferhat, en montrant des photos qui résument à elles seules les dégâts causés par le tremblement de terre, ainsi qu'un document provenant du wali-délégué de Bouzaréah qui confirme le classement au rouge par le CTC. Notre interlocuteur a également révélé que, dans la nuit de vendredi à samedi, le logement de la famille Djellil a enregistré à son tour la chute du plafond, nécessitant l'intervention des pompiers et la présence de l'adjoint au maire. Un autre sinistré, frère de Nacéra Boualem, une jeune sportive qui a été assassinée en 1994 par des terroristes intégristes, a fait part des démarches effectuées depuis des mois par l'ensemble des familles, afin de quitter les tentes dans les meilleurs délais. “Les autorités nous demandent de patienter et de nous débrouiller en attendant d'être relogés. Mais, ce relogement viendra-t-il quand nous serons tous morts ?” dit-il indigné, avant de rappeler que la plupart des ménages réside dans la bâtisse de la rue Marie-Roche depuis de longues années. Nos différents interlocuteurs ont, par ailleurs, insisté sur leur précarité, affirmant que “vivre entre des logements délabrés et les tentes continue à nous déstabiliser”. Ils ont aussi fait part de leur étonnement devant le retard enregistré par les responsables de l'APC et de la daïra, alors qu'“il y a presque 700 logements sociaux à Béni Messous”. H. A.