La fameuse opération de nettoiement de la capitale, “réinventer Alger la blanche", si importante aux yeux du Premier ministre, risque de connaître quelques perturbations. La raison ? Un important maillon de la longue chaîne qui devrait mener à bien ce projet pourrait bien manquer. Il s'agit des cadres dirigeants de l'établissement de nettoiement et collecte des ordures ménagères, Netcom, qui doit assurer cette lourde mission. Les opérations de nettoiement et d'assainissement ne peuvent avoir lieu, ou du moins se faire convenablement et dans les règles, sans l'implication des cadres de Netcom. Et les 25 cadres que compte l'établissement sont en colère et envisagent de crever l'abcès. En effet, après avoir tenté de convaincre leurs responsables hiérarchiques et la tutelle de la nécessité “d'assainir" leur établissement, via des correspondances officielles, le collectif de cadres dirigeants a décidé, en désespoir de cause, de monter au créneau. Ils ont commencé la semaine par la tenue de deux journées de protestation (aujourd'hui et demain) au sein de l'établissement. “Suite à nos différentes revendications socioprofessionnelles et salariales restées sans suite à ce jour, nous, collectif de cadres dirigeants, portons à votre connaissance la tenue de deux journées de protestation (14 et 15 octobre) au siège de l'établissement", lit-on sur la correspondance adressée au DG et à diverses autres institutions dont la wilaya d'Alger, la sûreté urbaine du 8e arrondissement, l'inspection du Travail... “Nous avons saisi la DG de Netcom, l'inspection du Travail, la tutelle, la wilaya... mais aucune réponse concrète ne nous a été donnée", nous confie l'un des cadres. Selon M. Benzine, toutes les parties sollicitées pour satisfaire les revendications des cadres de l'établissement rejettent la balle à la wilaya d'Alger qui persiste dans son mutisme. Abordant les revendications des cadres, M. Benzine citera en premier lieu le reclassement de l'Epic Netcom pour lui donner le statut qui lui sied vu le nombre important de ses agents, 6 000. “Des Epic qui ne comptent pas autant d'agents sont mieux classées et considérées que notre établissement." Les cadres réclament aussi l'application des dispositions de la circulaire n°4 régissant leur établissement notamment celles relatives à la variable (salaire de base et primes). Notre interlocuteur expliquera que 50% de la prime sont accordés mensuellement mais le complément de 50% qui doit être versé à la fin de l'année ne l'a jamais été. Il est par conséquent exigé son octroi avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Les cadres demandent également l'octroi de l'indemnité de l'expérience professionnelle. “Il est inconcevable qu'une nouvelle recrue touche le même salaire qu'un ancien cadre ayant cumulé de longues années d'expérience", estime notre interlocuteur. Et d'aborder l'indemnité de départ à la retraite que les cadres de Netcom ne perçoivent pas, et ce, contrairement à d'autres secteurs de la Fonction publique. M B