Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe est-il sur le point de réussir sa mission en Syrie ? On le saura aujourd'hui, si le régime de Damas et les rebelles confirment l'engagement qu'ils lui ont donné d'observer une trêve durant les jours de l'Aïd El-Adha, et le respectent surtout ! Hier, le médiateur Lakhdar Brahimi a annoncé au Caire avoir obtenu l'accord du régime et de responsables rebelles sur une trêve pour l'Aïd El-Adha, une des fêtes musulmanes les plus sacrées, à partir de demain en Syrie où les bombardements et les combats se poursuivaient encore. L'ancien chef de la diplomatie algérienne a en outre indiqué que “la plupart" des responsables de la rébellion qu'il avait contactés avaient de leur côté accepté son appel à la trêve. Le ministère syrien des Affaires étrangères a, de son côté, affirmé dans un bref communiqué que “la décision finale" sur un arrêt des hostilités serait “prise demain jeudi", et que “l'armée étudie l'arrêt des opérations militaires durant la fête d'El-Adha". Quant aux rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), ils ont indiqué qu'ils respecteront la trêve à l'occasion de la fête musulmane d'El-Adha à condition que les troupes du régime cessent le feu en premier. Le général dissident Moustapha Al-Cheikh, chef du Conseil militaire supérieur de l'ASL, a déclaré que “l'ASL cessera le feu si le régime en fait de même". Il a estimé, cependant, peu probable que ce cessez-le-feu soit respecté par les troupes du président Bachar Al-Assad, en ajoutant : “Le régime a menti tant de fois. C'est impossible qu'il applique la trêve même s'il dit qu'il le fera." Cette interruption des violences, si elle se concrétise, devra être consolidée afin de faire émerger un dialogue politique pour une sortie de crise. C'est du moins l'espoir de Lakhdar Brahimi, qui a déclaré à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, qu'“en cas de succès de cette initiative modeste, on pourra mettre en place un cessez-le-feu d'une plus longue durée et lancer un processus politique". Pour rappel, le 12 avril dernier, un cessez-le-feu proclamé à l'initiative de Kofi Annan, le prédécesseur de M. Brahimi, et pour lequel les deux belligérants avaient donné leur accord, avait volé en éclats au bout de quelques heures, même si les combats avaient baissé d'intensité. Hier, l'aviation a repris ses raids sur Maaret Al-Noomane où insurgés et soldats s'affrontent pour le contrôle d'une importante base militaire et d'une portion stratégique de l'autoroute Damas-Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Au sol, après avoir lancé le 18 octobre une vaste offensive sur la base de Wadi Deif, la plus importante de la région – où les rebelles espèraient prendre armes, munitions et carburant –, les insurgés de l'Armée syrienne libre (ASL) et du Front islamiste Al-Nosra selon l'OSDH, sont repartis à l'assaut. Sur un plan, après que la communauté internationale, Etats-Unis en tête, ait accusé Moscou d'armer son allié le président Assad, le chef d'état-major russe, le général Nikolaï Makarov, a accusé hier les rebelles d'utiliser des lance-missiles de fabrication américaine Stinger. “Il faut encore déterminer qui les leur a livrés", a-t-il ajouté, jugeant possible qu'ils le soient depuis l'étranger par différents moyens de transport, notamment aériens. M T