Intervenant lors de l'émission hebdomadaire Les questions de l'heure sur les ondes de la Chaîne III, le ministre des Affaires étrangères, M. Abdelaziz Belkhadem, a exprimé un satisfecit quant au niveau des relations qu'entretient l'Algérie avec les différents pays du monde. “Alger entretient de très bonnes relations avec les USA, la France, l'Espagne, la Chine, l'Afrique, les pays du Sud américain et du Maghreb. L'Algérie a sa crise derrière elle”. L'actualité oblige, le chef de la diplomatie s'est néanmoins attardé sur le dernier sommet de l'UMA d'Alger avorté, tout en expliquant les raisons ayant motivé son report en dernière minute. D'emblée, il affirmera que, contrairement au pessimisme exprimé par les uns et les autres quant à la mort de l'union maghrébine, celle-ci n'est pas morte. Et de poursuivre : “Nous sommes exhortés par les peuples constituant ce Maghreb et les Etats-Unis d'Amérique à constituer cet espace maghrébin”. Tout en déplorant le report du sommet à 48 heures de sa tenue à Alger demandé par Tripoli, le ministre relèvera que la demande de Kadhafi n'est pas faisable au plan diplomatique. Il expliquera que les libyens auront avancé le prétexte de réunir les conditions propices pour la tenue d'un sommet de chefs d'Etat. “Je ne vois pas comment pourrait-on réunir les conditions propices si l'on tient aux réserves marocaines pour organiser une rencontre entre les responsables des Etats”. Cependant, l'invité de l'émission les Questions de l'heure n'a pas hésité à rappeler les efforts consentis par la diplomatie algérienne pour réactiver l'union maghrébine après que la Libye eut refusé d‘assurer la présidence au lendemain du sommet de Carthage en 1994. L'Algérie avait, rappellera-t-il, accepté de prendre la présidence avec un grand handicap, à savoir le gel de la participation du royaume chérifien. “C'était à l'époque une Union moribonde”. Alger a repris langue avec Rabat, à la faveur d'une rencontre tenue à New York en 2000. Les chefs d'Etat ont, précisera-t-il encore, convenu de réactiver le processus de l'UMA, tout en dissociant le dossier sahraoui. Il a laissé entendre en outre que les raisons du report du sommet d'Alger sont à mettre sur le compte des libyens. Ces derniers, au niveau des experts, dira-t-il, ont d'ailleurs accusé un retard pour arriver à Alger. Sinon, l'Algérie avait, avant d'annoncer la date de la tenue de la rencontre, recueilli l'avis favorable des Etats membres. Comme il ne manquera pas de revenir sur les termes de la convention de Marrakech de 1989. Il est d'avis à procéder à la révision des textes régissant l'UMA, puisque tout initiative des ministres maghrébins ou des experts reste tributaire de la tenue du conseil des chefs d'Etat. “Mais, il y a de fortes réticences de la part de nos partenaires”. En attendant, Belkhadem réitérera l'idée d'une organisation maghrébine économique et douanière à trois pays (Algérie, Maroc et Tunisie), tout en expliquant que cet espace à trois ne viendra pas en substitut à l'UMA. C'est une manière d'avancer les choses, du moment que ces trois pays ont conclu un accord d'association avec l'Union européenne. Au chapitre de la coopération sécuritaire, le ministre rappellera le dialogue politique initié avec l'OTan. Des cycles de formation seront, ajoutera-t-il, organisés pour le personnel et des accords pour l'acquisition des équipements sont également prévus. R. H.