Au Mouloudia d'Oran, le simple supporter a compris depuis fort longtemps que ceux qui passent par la case “direction" n'apprennent jamais des erreurs de leurs prédécesseurs. Encore moins de leurs propres erreurs. Alors, lorsque cette même direction, aujourd'hui symbolisée par Larbi Abdelilah et Hassan Kalaïdji, devient un simple outil aux mains d'une tierce personne, Belhadj Ahmed en l'occurrence, la marge d'erreur est encore plus importante, les dégâts encore plus visibles et les conséquences, réellement à craindre. Ce n'est d'ailleurs un secret pour personne à Oran : si Larbi Abdelilah et Hassan Kalaïdji ont entrepris, sur conseil de Hafid Belabbès, une action en justice contre Youssef Djebbari, c'était uniquement pour que Belhadj Ahmed dit Baba puisse récupérer les deux milliards qu'il avait investis auparavant. Quand le compte bancaire de la SSPA-MCO a été dégelé, Larbi Abdelilah et Hassan Kalaïdji ont, ensuite, suivi au pas les recommandations du même Hafid Belabbès de verser, d'abord, à Belhadj Baba 1.6 milliards de centimes. Les joueurs pouvaient attendre. Et lorsque Baba, qui n'est assurément pas connu pour être un fin connaisseur du sport à onze, murmure à ses proches que la tactique de jeu prônée par Abdallah Mechri ne lui plaît pas trop, ses exécutants que sont Abdelilah et Kalaïdji s'empressent de le satisfaire en engageant, sur ses propres recommandations, Djamel Benchadli. Confier la barre technique d'une équipe en grandes difficultés à un entraîneur qui n'a jamais exercé au plus haut niveau national et qui sera, de plus, confronté à des joueurs réputés caractériels et à un vestiaire réputé pour son goût poussé du clanisme, c'est, en somme, une idée de Baba que Larbi Abdelilah et Hassan Kalaïdji, en dépit de leur vécu dans le milieu footballistique, n'ont même pas discutée, se contentant d'exécuter et d'appliquer à la lettre les ordres du nouveau maître des lieux, combien même ces choix sont grandement contestables. Pourvu qu'il paye grassement. Et l'intérêt suprême du Mouloudia d'Oran ? Ce même “intérêt" dont s'égosillent ceux qui dirigent actuellement le club fort populaire d'El-Hamri et qui font, paradoxalement, le contraire de ce que ce même “intérêt" exige comme culture footballistique, intelligence tactique en matière de stratégie managériale et force de caractère ? L'âge (très) avancé du nouvel entraîneur des gardiens de but, Ouenès Mohamed, qui a pour mission de faire progresser les “jeunes" Dahmane et Ouamane donne, à ce sujet, un grand aperçu de la fidélité des dirigeants-exécutants du MCO aux idées du maître-financier qu'est Baba. Un “Baba" qu'il ne faut absolument pas froisser sous peine de voir les vannes, abondantes en argent liquide comme le sont les nuits oranaises, se fermer. Et si l'argent venait à manquer, ces mêmes exécutants-salariés qui n'ont de ressources financières pour subvenir aux besoins du club que ceux émanant de cette même vanne, ils n'auront plus droit de cité et seront appelés à laisser le Mouloudia d'Oran à ceux qui ont réellement les capacités financières et intellectuelles de le replacer à sa véritable place. Parmi les Grands d'Algérie. Et non pas aux mains des “petites mains"...