Cette initiative citoyenne vise à fédérer les forces démocrates pour porter le projet républicain à l'occasion de la présidentielle. Incontestablement, la tenue des états généraux des démocrates républicains, le 5 décembre dernier à Sidi-Fredj, est l'une des initiatives politiques les plus fortes et les plus marquantes de l'année 2003. N'émargeant à aucune chapelle politique, cette initiative citoyenne est le fait d'un groupe de citoyens, animateurs d'associations, syndicalistes ou militants des droits de l'Homme… “agissant en leur nom propre”, a précisé le président du RCD, Saïd Sadi, un des participants à ces assises. Citons Abdelmadjid Azzi, de la Fédération nationale des retraités (FNTR) de l'UGTA, le cinéaste Ahmed Rachedi, le juriste Mohand Issad, le commandant Bouregaâ, Slimane Dehilès, des officiers de l'ALN… Quelque 2000 militants de la démocratie, de tous les segments sociaux, ayant des attaches partisanes ou non, se sont retrouvés, dans une parfaite communion pour se créer un cadre unitaire. Ces assises des états généraux sont couronnées de l'adoption d'une résolution de politique générale et d'une charte politique inspirée des valeurs universelles et de celles contenues dans la déclaration du 1er novembre 1954 et de la plate-forme de La Soummam. Un instrument a aussi été mis en place : un comité de suivi et de coordination composé de 18 membres. Un travail de structuration est d'ores et déjà entamé avec l'élection d'un président et l'installation de 4 commissions. Dans le fond, ce cadre se veut un rassemblement consensuel et solidaire de toutes les forces de l'opposition démocratique. Il est mis sur les rails dans la perspective de l'élection présidentielle d'avril 2004. L'objectif principal poursuivi : permettre, d'abord, l'émergence d'une candidature démocrate unique pour casser la bipolarité Bouteflika-Benflis, imposée par le pouvoir. Ensuite, donner la chance au projet démocratique et républicain —l'alternative la plus fiable à l'échec cinglant du régime — d'être présent dans ce rendez-vous capital et assurer sa présence au sein des institutions de la république. Dans son intervention, lors des assises des états généraux, Saïd Sadi, lors des assises, a soutenu que “le régime politique est en fin de course, l'heure de la décantation est arrivée. Le projet alternatif démocratique fait consensus dans le pays…” Il a exprimé le vœu que “les états généraux soient le début d'une dynamique pour la transformer en alternative démocratique”. Le leader du RCD est convaincu que sans une synergie des forces démocratiques “le pays est condamné à la régression”. Tout le mérite de cette initiative — les états généraux des républicains — est là. C'est-à-dire en se donnant l'ambition de faire le regroupement des principales personnalités et partis du courant démocratique pour conjurer le mauvais sort et sauver le pays de la double fatalité régime/islamisme. Le mérite de Saïd Sadi est d'avoir su transcender les clivages partisans en montrant toute sa disponibilité à la réalisation de cette ambition. A. C.