Les femmes d'Aït Ouabane, un village éloigné et profondément enclavé du piémont du Djurdjura, veulent sortir de l'anonymat pour mettre en valeur leur talent et tout le patrimoine culinaire qu'elles ont de tout temps pu et su sauvegarder. Certes, c'est une première pour tous ceux qui ne connaissent pas le village historique des Ath Ouabane mais le marché traditionnel de la contrée se cherche non seulement un label au féminin mais il aspire surtout, de fil en aiguille, à créer et promouvoir un marketing durable pour les produits faits maison. Le coup d'envoi sera donné demain, avec le soutien des associations sociales et culturelles du village, sous le nom d'Ulzuz N tlawin “les produits des femmes". La dégustation sera de mise pour les curieux et les gourmands des mets d'antan. En effet, les femmes d'Aït Ouabane, un village éloigné et profondément enclavé du piémont du Djurdjura, veulent sortir de l'anonymat pour mettre en valeur leur talent et tout le patrimoine culinaire qu'elles ont de tout temps pu et su sauvegarder pour survivre et transmettre leur savoir et leur savoir-faire aux générations actuelles. C'est dire que les femmes d'Aït Ouabane ont toujours excellé avec doigté dans la préservation et la valorisation de l'art culinaire traditionnel et des métiers écologiques et artisanaux. Cette année, après quelques tentatives individuelles qui, à en croire certaines jeunes femmes, auraient donné satisfaction pour assurer le plein succès de cet évènement et contribuer au développement économique de la localité, le tout est de sauvegarder les métiers et les mets aussi riches que variés, inspirés de ce que la nature et le microcosme de la forêt leur a donné depuis la nuit des temps. Pour rappel, le village d'Aït Ouabane est renommé pour son agriculture, son arboriculture et son élevage. “En automne, les agricultrices récoltent les navets, les courges, les piments... chaque produit présente une vertu thérapeutique contre les maladies saisonnières.", nous apprendra un vieux paysan. D'un autre côté, l'artisanat qui fut aussi une exigence vitale pour se prémunir des contraintes de l'hiver rude par le froid et la neige (la tapisserie, la robe kabyle et le burnous), devient aujourd'hui un besoin socioéconomique à transmettre d'une génération à une autre. “Notre objectif est d'entrer dans le réseau commercial et de créer ainsi des liens avec le monde extérieur, car la vente de produits locaux tels que le couscous à base de farine de glands pourrait venir en aide à des dizaines de familles", nous apprend une dame d'un certain âge. Tout compte fait, la femme au foyer assure à la fois la pérennité de l'artisanat et le patrimoine matériel et immatériel de toute la région. Enfin, elles comptent sur de telles manifestations pour sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité d'aider les villageoises en matière d'aide en équipements ou en subventions car elles sont convaincues que de telles activités ne pourront que générer des rentes conséquentes pour les familles des zones rurales. L B