Au huitième jour de l'offensive “Pilier de défense" contre l'enclave palestinienne de Gaza, une vaste opération-test à plusieurs directions, les anti-missiles numériques israéliens de dernière génération peinent à contenir les tirs de roquettes du Hamas du milieu du siècle dernier. Les experts militaires sont pantois : des missiles intercepteurs, le nec plus ultra de laboratoires américano-israéliens du Néguev, tirés depuis des Iron Dom, les batteries de défense anti-aérienne de l'armée israélienne également bourrées d'électronique, inefficaces devant les Qassam du Hamas ! Pour s'éviter l'affront, les patrons de Tsahal évoquent les missiles Fadjr 5 iraniens qui donnent des sueurs froides dans le Golfe arabo-persique où patrouille la cinquième flotte américaine avec Qatar comme port d'attache. Pour faire front à la pluie de roquettes du Hamas, les généraux de Netanyahu ont installé leurs premiers cinq Iron Dom en service le long de la frontière avec Gaza, mais des Qassam ont traversé l'écran électronique pour s'abattre dans les agglomérations israéliennes. Pour la première fois, les projectiles palestiniens sont tombés à Tel-Aviv, dans le port de Jaffa et à Jérusalem. Les sirènes d'alerte rouge prévenant de raids aériens n'arrêtent pas de retentir, provoquant des scènes de panique dans les villes du littoral israélien jusqu'ici relativement déconnectées de la guerre contre les Palestiniens. Pour leurs habitants, la situation rappelle la guerre du Golfe, lorsque Saddam Hussein a tiré des dizaines de missiles Scud sur Tel-Aviv, les obligeant à courir aux abris. Il faut bien que la peur se transpose également chez eux, soulignent les Gazaouis sous le déluge de Pilier Défense. Selon Tsahal, environ un millier de roquettes se sont abattues depuis mercredi en Israël. Au point où le ministre israélien de la Défense a demandé le déblocage de fonds pour installer au moins trois nouveaux Iron Dom. Mis en service l'an dernier, le dispositif Iron Dom, qui a bénéficié d'un important soutien financier des Etats-Unis validé par Barack Obama, coûte les yeux de la tête à Israël qui n'a pas été épargné par la crise économique, chaque tir revenant à 50 000 dollars. Hamas, pour sa part, réfute l'accusation d'Israël, selon laquelle les missiles sont d'origine iranienne. Une source proche de l'armée israélienne a même expliqué que certaines roquettes tirées depuis Gaza sur Tel-Aviv et Jérusalem étaient dépourvues de grandes charges explosives afin d'accroître leur portée. Donc pas de Fadjr mais des Qassam améliorés, comme le revendiquent les branches armées du Hamas. Leurs artificiers seraient tout simplement parvenus à armer les Qassam de charges plus légères, allongeant de la sorte leur portée. Pour comparer, les missiles Fadjr-5 de conception iranienne, dont la portée est de 75 km, sont équipés de charges de 175 kg capables de transpercer des murs en béton. Le secret de Qassam ? Une roquette artisanale bricolée à partir des Katiouchas soviétiques de la Seconde Guerre mondiale, remplie d'explosifs dont le champ d'action ne dépassait pas Sdérot, la localité frontalière de Gaza. Aux trois premiers modèles de portées variant entre 3 et 10 km, il faudrait ajouter la version fin 2012 qui arrive jusqu'à Tel-Aviv. La roquette Qassam a été nommée d'après le nom des brigades Izz al-Din al-Qassam. Selon ce mouvement, ce type de roquettes a été développé par Nidal Fathi Rabah Farahat et produit sous la direction d'Adnan al-Ghoul, le père des Qassam, tué par les Israéliens en octobre 2004. D. B