Dans le cadre de son opération de rachat du Mouloudia d'Oran, Naftal avait signé un protocole d'accord avec les dirigeants de la SSPA le 26 septembre dernier. Mais depuis, le dossier n'a pas avancé d'un iota, et l'acquisition officielle de la majorité des actions de la SSPA-MCO par le leader national de la distribution des produits pétroliers ne s'est pas encore concrétisée. Comme Liberté l'avait détaillé dans son édition du lundi 8 octobre dernier, cela devrait s'effectuer en deux opérations dont la première coûtera à Naftal seulement 7,5 milliards de centimes pour devenir actionnaire majoritaire, à hauteur de 75%, dans le capital social de la société sportive par actions Mouloudia club oranais. Le capital de la SSPA-MCO n'étant que de vingt-cinq millions de dinars (2,5 milliards de centimes), Naftal compte investir d'emblée trois fois ce montant, autrement dit soixante-quinze millions de dinars (7,5 milliards de centimes) pour que le même capital s'élève à hauteur de cent millions de dinars dont la filiale de la société pétrolière Sonatrach détiendrait les trois quarts, soit 75% des actions. Pour ce faire, la procédure réglementaire l'oblige à attendre que le conseil d'administration de la SSPA-MCO se réunisse pour établir et signer le procès-verbal, confirmant ce qui est notifié dans le protocole d'accord signé, et officialiser, ainsi, l'augmentation du capital social du club avec l'avènement de Naftal et ses 7,5 milliards de centimes. Le document devant être déposé chez le notaire avec, comme pièce jointe, le fameux chèque contenant cette somme, Naftal attendra ensuite la publication officielle des nouveaux statuts de la société sportive par actions pour devenir, concrètement, le nouveau propriétaire du Mouloudia d'Oran. Ceci pour ce qui est de la première étape. La seconde n'interviendra qu'après l'évaluation des biens immobiliers et matériels du CSA-MCO afin de les intégrer de nouveau dans le capital social de la SSPA. Après, il incombera à Naftal de “participer" encore une fois à l'augmentation du même capital en investissant une autre somme à même de redevenir actionnaire majoritaire à hauteur de 75%. Et c'est justement là, la pomme de discorde qui pourrait ralentir le projet de la société pétrolière, dans la mesure où au moment où certains membres de la famille mouloudéenne estiment à dix milliards de centimes les biens immobiliers du Mouloudia, dont le principal est le siège administratif et historique du club, sis au boulevard Abane-Ramdane (ex-boulevard des Chasseurs) en plein centre-ville d'Oran, le président Youssef Djebbari évoque le montant d'au moins trente milliards. Et s'il est vrai que Naftal aura la possibilité, via son conseil d'administration, d'approuver le montant qui lui sera communiqué incessamment et d'effectuer ensuite les démarches y afférentes pour continuer à demeurer actionnaire à hauteur de 75% en investissant encore la somme calculée sur la base du nouveau capital de la société après l'intégration des biens immobiliers et matériels du club sportif amateur ainsi que les dettes que le futur actionnaire majoritaire s'engagera à échelonner, il est tout aussi vrai que la filiale de Sonatrach aura également la légitime possibilité de procéder et de recourir à une contre-expertise pour réévaluer le patrimoine matériel mouloudéen. Pour illustration, si le patrimoine immobilier du MCO est estimé à dix milliards de centimes, son intégration dans le capital social de la SSPA fera du Mouloudia de nouveau l'actionnaire principal avec 12,5 milliards de centimes contre les 7,5 milliards de la société pétrolière. Cela obligera Naftal à contribuer, comme seconde tranche, avec le triple de ces dix milliards, autrement dit trente milliards de centimes, pour redevenir actionnaire majoritaire à hauteur de 75% (37,5 des 50 milliards que compteraient le capital). Et au cas où ce même patrimoine immobilier serait estimé à trente milliards de centimes, Naftal se verrait alors contrainte à injecter le triple, soit quatre-vingt-dix milliards de centimes, pour détenir les 75% d'un capital qui atteindrait, dès lors, les 130 milliards de centimes (32,5 milliards du MCO et 97,5 milliards de centimes de Naftal). Si, en revanche, la décision de la commission mixte MJS-FAF venait à officialiser la séparation SSPA-CSA, la donne changerait. Enormément. Et Naftal n'aurait pas besoin de débourser 90 milliards de centimes mais seulement 7,5 milliards pour acquérir le MCO. Et là est toute la différence. R. B.