Dans ce bref entretien, M. Abdelmadjid Tebboune évoque les solutions envisagées par les pouvoirs publics pour remédier aux insuffisances des moyens de réalisation nationaux, notamment la diversification des partenariats avec des entreprises étrangères. Liberté : Depuis votre arrivée à la tête du ministère de l'Habitat, vous avez entamé une nouvelle politique du logement, s'appuyant sur une diversification de partenariats, dans un marché dominé par les Chinois, afin d'accélérer les rythmes de réalisation et améliorer la qualité. Voulez-vous nous en dire davantage ? Abdelmadjid Tebboune : Effectivement, les moyens nationaux étant limités, puisque nos capacités de réalisation ne dépassent pas 80 000 logements/an, il fallait à tout prix faire appel à des moyens externes pour combler le retard accumulé, d'une part, et profiter de cet apport pour moderniser et, pourquoi pas, industrialiser le bâtiment, d'autre part. Sur ce plan-là, si les Chinois ont été d'un grand apport sur le plan de la réalisation, nos futurs partenaires européens et, peut être, américains doivent former nos jeunes aux notions de maîtrise du bâtiment et délocaliser des usines de préfabrication du logement. Au-delà de l'amélioration de la qualité du bâti, nous espérons aussi arriver à lancer toute la PME et PMI liée au bâtiment pour une meilleure intégration nationale et la création d'emplois essentiellement pour les jeunes. L'Algérie a prévu de construire, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, plus d'un million de logements. Deux années après, le programme accuse un retard considérable. Que compte faire votre département pour accélérer la cadence de réalisation ? En sus de l'apport extérieur, nous avons commencé à assainir l'environnement de l'entreprise nationale pour la rendre plus performante, aussi bien dans le secteur public que privé, encourager ces mêmes entreprises à moderniser leur outil de travail et, ainsi, rattraper le retard accumulé. Notre souhait pour 2013, c'est d'arriver à un rythme de réalisation plus élevé pour aboutir à une moyenne de réalisation d'un logement en 18 mois, alors qu'actuellement c'est le double. Certaines informations évoquent l'exclusion de construction de logements de type F2. Y a-t-il un texte de loi dans ce sens ? La consistance des logements en F2, F3 ou F4 ne se décide pas par la loi, mais par les orientations du gouvernement pour que la surface bâtie puisse satisfaire le maximum de citoyens. Vous-avez relancé la formule AADL. Qu'en est-il sur le terrain ? Effectivement, M. le président de la République vient d'ordonner la réalisation de 150 000 logements location-vente (AADL). Cette formule est celle qui suscite la plus grande adhésion de la part de la classe moyenne. Au plus tard, le 1er semestre 2013 verra le lancement de ce nouveau programme qui sera réalisé en cités intégrées, et à ce moment-là, les souscriptions seront ouvertes aux nouveaux demandeurs, la priorité reste accordée aux souscripteurs de 2001-2002, après vérification des dossiers des intéressés.