“Il faut créer une dynamique de développement. Il faut créer un cercle vertueux permettant de développer le marché financier", a suggéré, hier, Xavier Leroy, associé gérant d'EXEL Consultant, lors de la restitution finale des travaux de la phase I du projet “de réforme du marché financier en Algérie-évaluation et conception", organisés à l'hôtel El-Aurassi (Alger). Le principal frein au développement du marché des capitaux algériens est sa taille : le marché est trop petit pour être attractif et créer une dynamique de développement ; il est trop restreint pour être rentable pour ses acteurs. Pour les émetteurs, il ne constitue pas une alternative de financement et pour les actionnaires — y compris pour l'Etat — ce n'est pas une alternative pour vendre leurs titres. L'accroissement de la taille du marché est donc de façon évidente la priorité pour la place algérienne. Son développement offrira plus de liquidités et de rentabilité et deviendra plus rentable pour les investisseurs et pour les émetteurs. La capitalisation boursière algérienne pourrait normalement s'élever à 40 milliards dollars, soit environ 20% du PIB du pays. Malheureusement plus de 15 ans après son démarrage, la Bourse d'Alger ne compte que quelques entreprises à sa cote et n'a réussi à attirer que quelques milliers d'actionnaires. Les règles et le système de cotation utilisés n'offrent pas le niveau de transparence, de fluidité et de liberté requis pour obtenir un minimum de liquidités. Enfin, le secteur boursier est caractérisé par son très faible niveau de développement, d'ouverture et d'innovation. Justement le projet, signé le 12 mai 2011 dernier entre le ministère des Affaires étrangères, le ministère des Finances et le Pnud, vise à définir le schéma cible d'organisation et de fonctionnement du marché financier algérien et proposer des choix stratégiques qui devront permettre au marché financier algérien et la Bourse d'Alger de jouer un rôle de premier plan dans le développement de l'activité économique du pays. “En prenant l'hypothèse basse, l'objectif à moyen terme (5 ou 8 ans) du marché des capitaux algériens s'établit à : une capitalisation boursière de l'ordre de 10 milliards dollars, une quarantaine de sociétés cotées, une capitalisation flottante de près de 3 milliards dollars...", a-t-il indiqué. C'est une proportion faible comparée aux ratios des marchés boursiers en général et aux ratios des marchés de la région en particulier. Mais au-delà des projections chiffrées, encore faut-il identifier comment développer le marché. Le projet actuel visant à définir une organisation cible du marché des capitaux algériens est un premier niveau de réponse : grâce à une organisation moderne, la structure du marché sera favorable à son développement. M R