Un bus d'une soixantaine d'étudiants affiliés à l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA), a été chassé, avant-hier, dans la soirée, du territoire de la wilaya d'Alger. Ces étudiants, venus de M'sila dans le cadre d'une excursion autorisée par l'établissement universitaire de la wilaya, ont été contraints à passer la nuit dehors. Intercepté à Ben Aknoun, alors qu'il s'apprêtait à prendre la route vers le camp de l'organisation affiliée au FLN, situé à Moretti, Sidi-Fredj, où les étudiants en question devaient passer la nuit, le bus, qui les transportait, a été escorté jusqu'à la sortie de la ville de Zéralda. Les policiers, au moment où leurs collègues avaient quadrillé le camp, voulaient les chasser en dehors du territoire de la capitale. Plusieurs députés de la formation de Ali Benflis arrivent alors sur les lieux. À une heure du matin, les affrontements ont été évités de justesse. Les étudiants, encadrés par Sadek Bougataya, Abdelaziz Bélaïd, Abdelkader Zidouk, tentent, à l'arrivée du commandant Azzedine sur l'autoroute ouest, à la sortie de la ville de Zéralda, de couper la route. Les agents de police venus nombreux pour empêcher les étudiants de M'sila de rentrer à Sidi-Fredj, affirmaient au responsable du CCDR et à un député de Tlemcen, qu'ils ne faisaient qu'obéir aux instructions venues d'en haut. “Qui vous a donné l'ordre d'empêcher des algériens de circuler librement sur l'ensemble du territoire de leur pays ?” interroge le commandant Azzeddine, en s'adressant à l'officier de police. “Nous avons libéré l'Algérie, pour que nos enfants, vous et tous les enfants du pays vivent en liberté”, dira l'ancien maquisard de la wilaya IV, avant de lancer à leur adresse : “Vous n'êtes pas nos adversaires, vous avez souffert du terrorisme comme tous les algériens, vous avez enterré vos proches, vos collègues, vos amis. Notre ennemi nous le connaissons, c'est Bouteflika, Zerhouni et leur clique”. “Depuis quand faut-il avoir un visa pour rentrer à Alger ?”, s'indignera le commandant Azzeddine, sous les applaudissements des étudiants au bord de la colère, prêts à bloquer la route à la circulation. “À l'époque du colonialisme, on n'a pas vécu cela”, indiquera le responsable du CCDR avant de lâcher : “il (Bouteflika) lui reste 101 jours”. Le commandant Azzeddine ne décolère pas, après les plaintes des étudiants de M'sila qui ont mal pris le traitement que leur a réservé Zerhouni. Un dénouement. Le commandant Azzeddine avait juré qu'il ne rentrerait pas dormir tant que les étudiants n'auraient pas trouvé de gîte. S. R.