Le président de la Chambre de commerce et d'artisanat de la wilaya de Tébessa ainsi que trois autres accusés ont comparu, hier, devant le tribunal criminel dans le procès opposant ces derniers aux ayants droit de feu Abdelhai Beliardouh et le quotidien El Watan, représenté par Me Zoubir Soudani. Au moment où nous mettions sous presse, une quinzaine de témoins sont entendus par le juge. L'affaire, dont les événements se sont déroulés en 2002, avait alors fait couler beaucoup d'encre et pour cause, Abdelhai Beliardouh, correspondant du quotidien El Watan dans la wilaya de Tébessa, a été enlevé, dans la soirée du 20 juillet 2002. Selon l'arrêt de renvoi, ses agresseurs n'étaient autre que le président de la Chambre de commerce et d'artisanat, à savoir Saâd Garboussi, ainsi que trois autres personnes, Z. H., A. M. et R. M. Abdelhai Beliardouh a été enlevé à bord d'une voiture de type Daewoo, puis emmené dans un entrepôt de friperie appartenant au principal accusé S. G. Il y sera séquestré et battu pendant plusieurs heures dans le but de connaître la source du journaliste, à l'origine d'un article paru le 20 juillet de la même année sur les colonnes du journal, faisant état de “l'arrestation de Saâd Garboussi pour soutien au terrorisme". Une fois relâché, le défunt a déposé une plainte qui sera enregistrée en date du 21 juillet, suite à quoi, le président de la Chambre de commerce et d'artisanat sera entendu par la police. Ce dernier ainsi que ses trois complices seront placés sous contrôle judiciaire par le président du parquet de Tébessa, le 29 juillet. Mais la teneur de l'humiliation qu'avait subie le correspondant d'El Watan et les pressions qui devenaient de plus en plus insupportables l'ont poussé à commettre l'irréparable. Abdelhai Beliardouh se donna, alors, la mort le 19 octobre 2002, en ingurgitant de l'acide pur. En dépit des tentatives du staff médical de l'hôpital Mustapha-Pacha, où il avait été transféré, il rendra l'âme dans la nuit du 19 au 20 octobre. M H