L'élection de Abderrahamne Bensebaâ pour la quatrième fois depuis 1997, à la tête de l'APC d'Akbou, n'a pas manqué de soulever un tollé au sein de l'opposition et de susciter de vives réactions dans la société civile. En effet, au lendemain de son installation comme maire d'Akbou, la rue commençait déjà à gronder. Ils étaient, hier, des centaines d'Akbouciens à battre le pavé en guise de protestation contre le retour inattendu de “Bahmane", comme le surnomme la population locale, aux commandes de l'APC. Mobilisée autour des élus de la coalition des trois listes ayant signé tout récemment un accord commun, à savoir 4 élus du MEN, 7 indépendants de la liste appelée “Akbou avant tout" et un élu du RND, la procession humaine a sillonné hier les artères principales de la ville, avant de converger vers la place du Colonel-Amirouche. Une fois sur les lieux, les manifestants ont observé un sit-in devant le siège de l'APC d'Akbou, criant à tue-tête “Bahmane bara !", “Non au détournement de la volonté populaire" ; “Mouloud président"... Prenant la parole devant une foule en colère, le président de l'association Etoile culturelle d'Akbou, Mouloud Salhi, qui conduit la liste indépendante ayant eu la majorité relative des voix à l'issue du scrutin du 29 novembre dernier, tient à “dénoncer la trahison d'un élu de la liste MEN qui a voté contre sa liste, malgré sa signature de l'accord public signé par les douze élus de la coalition". L'orateur qualifiera le revirement de la situation qui s'est produit la veille, c'est-à-dire le jour de l'élection de son rival du PFP (Parti des fidèles à la patrie Algérie), de “hold-up", perpétré, selon lui, par “la mafia locale contre la volonté populaire, largement exprimée en faveur du changement et de la rupture". Dans un communiqué rendu public hier, la coalition des trois listes hostiles au nouveau P/APC, “dégage toute responsabilité quant à d'éventuels dérapages et dépassements" et appelle “la population d'Akbou à rester solidaire et mobilisée pacifiquement jusqu'au recouvrement de ses droits". Pour sa part, la liste du MEN, qui fait partie de cette coalition, exige de son élu ayant fait faux bond, de “démissionner immédiatement de l'Assemblée populaire communale d'Akbou". Pour rappel, lors de la cérémonie de l'installation du nouveau maire d'Akbou, tenue avant-hier, en présence notamment du wali de Béjaïa, le candidat tête de liste du PFP, Abderrahmane Bensebaâ, a obtenu 12 voix sur les 23 que compte l'assemblée. Alors que son rival, Mouloud Salhi, qui était pourtant pressenti comme nouveau maire de la troisième ville de la Kabylie, a eu 11 voix. K O