Prévue mardi, la comparution devant la chambre d'accusation près la cour de Sidi Bel-Abbès des trois officiers de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Aïn Témouchent (le commandant de groupement, le commandant de compagnie et le chef de brigade de Béni Saf) qui sont intervenus dans l'affaire communément appelée “le scandale du complexe hôtelier de Béni Saf" pour les déchoir de leurs qualité d'officier a été renvoyée sous quinzaine, a-t-on appris, hier, auprès du parquet général près la cour de Sidi Bel-Abbès. Selon notre source, le motif du renvoi de la présentation est lié à l'absence des dossiers administratifs du commandant de groupement et du commandant de compagnie récemment mutés dans la wilaya de Aïn Temouchent. Dans cette affaire impliquant trois magistrats qui ont été arrêtés dans la nuit du 7 novembre dernier en compagnie de quinze autres individus, dont huit filles majeures, dans un bungalow du complexe hôtelier Nabil, sis sur les hauteurs de la ville de Béni Saf, il est notamment reproché aux trois officiers gendarmes la violation de l'article 18 du code de procédure et de l'article 40 de la Constitution qui stipule : “L'Etat garantit l'inviolabilité du domicile. Nulle perquisition ne peut avoir lieu qu'en vertu de la loi et dans le respect de celle-ci. La perquisition ne peut intervenir que sur ordre écrit émanant de l'autorité judiciaire compétente". Selon le parquet général, les gendarmes ont agi sur la base d'un appel téléphonique émanant d'un officier de la Marine nationale, sans en avoir avisé au préalable le procureur de la République et sans un mandat de perquisition. Pour rappel, les trois magistrats (deux juges d'instruction et un procureur adjoint) ont été surpris dans le jardin du bungalow à proximité de la chambre où se trouvaient les huit femmes et qui fêtaient avec leurs compagnons l'anniversaire d'une amie en compagnie de musiciens, du directeur de la Cnac et d'un officier de police qui avait fui lors de la descente des gendarmes. Aussitôt, les magistrats ont été suspendus de leurs fonctions par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, en attendant l'issue du procès qui aura lieu prochainement. B. A