Le président pakistanais, Pervez Musharraf, a reçu, hier matin à Islamabad, le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, pour la première rencontre au sommet entre les deux pays depuis juillet 2001. Cette rencontre, qui s'est tenue en marge d'un sommet des sept pays d'Asie du Sud, marque une nouvelle étape du réchauffement des relations entre les deux pays, après deux années de tensions qui les avaient placés au bord d'un conflit militaire en 2002. Le Premier ministre indien avait déjà eu, la veille, un entretien privé avec son homologue pakistanais, Zafarullah Jamali. L'amélioration des relations avec le Pakistan est qualifiée de “grosse responsabilité” par le Premier ministre indien, qui venait de poser la première pierre d'une extension de l'ambassade indienne à Islamabad. “J'ai l'espoir que cette pierre que je pose constituera une fondation solide face aux tempêtes et que ceux qui travailleront ici rempliront leurs responsabilités, parmi lesquelles la grosse responsabilité d'améliorer les relations avec le Pakistan”, a souligné M. Vajpayee. De son côté, le président pakistanais a appelé, dimanche dernier, à mettre fin aux tensions en Asie du Sud, à l'occasion d'un dîner offert aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'Association d'Asie du Sud pour la coopération régionale (SAARC, Bangladesh, Bhoutan, Inde, Maldives, Népal, Pakistan et Sri Lanka), dont le 12e sommet s'achève aujourd'hui. “L'Asie du Sud doit faire face à son avenir en affrontant ses problèmes, sans les fuir et sans refuser leur existence”, a déclaré le général Musharraf, puis d'ajouter : “Nous devons laisser derrière nous cet héritage terni de méfiance, aigreur et tension.” Tendues depuis la création des deux pays en 1947, lors de la partition de l'empire britannique des Indes, les relations entre le Pakistan et l'Inde souffrent essentiellement du problème de la province du Cachemire, divisée entre les deux pays. R. I.