C'est dimanche que les premières projections des films sélectionnés dans le cadre du Festival d'Oran du film arabe (FOFA) ont débuté lançant ainsi, véritablement, cette semaine cinématographique qui va devoir relever plusieurs défis : proposer aux Oranais une fenêtre sur écran en direction des autres pays arabes si lointains et si proches à la fois, permettre la découverte de jeunes auteurs -réalisateurs et surtout, réalisatrices et accessoirement espérer faire oublier l'ahurissante cérémonie inaugurale. Et sans vouloir présager de ce qui sera proposé les jours à venir, cette première journée de projection a réservé justement des surprises que ce soit dans la catégorie des courts métrages ou encore des longs métrages. Alors que la sélection officielle a suscité des réactions partagées, les œuvres découvertes ont d'emblée placé au centre des préoccupations des auteurs et réalisateurs l'ensemble de la problématique des pays arabes de ces dernières décennies, la guerre : entre violence et espoirs de paix et chacun selon sa sensibilité, à travers d'histoires projetées comme autant de messages. Ainsi dans la catégorie long métrage, deux films présentés à la salle El Maghreb, le premier du Syrien Ghassem Shmeit “la barque et la tempête" est un hommage à la bravoure en pleine guerre, mais celle de la Seconde Guerre mondiale. Un héros presque ordinaire comme souvent qui bravera la tempête pour sauver des pêcheurs. Tout un symbole. En fin de journée c'est un autre long métrage qui nous est venu du Liban “33 jours", réalisé par Jamel Shoorje et qui est là encore l'histoire d'hommes et de femmes dans la tourmente de la violence de la guerre, et l'espérance forte de survivre. Survivre à “33 jours" de bombardement israéliens. Dans la catégorie court métrage la barre a été placée haut par le réalisateur marocain, Fadil Chouika déjà auréolé par un prix de la meilleur image lors du Festival du film de Moscou en 2011. À son actif quelques courts métrages comme celui projeté ce dimanche à la cinémathèque intitulé “La main gauche". Réalisé en 2012, ce court métrage se décline uniquement dans le jeu des acteurs entre regard et expression des visages. Il n'y a aucun dialogue sauf si ce n'est les cris de douleurs et de souffrance du jeune Abdelali, martyrisé et battu par un père strict. Son drame, plus exactement son malheur est d'être gaucher dans une société où le poids des superstitions est plus fort que la religion. Le père enseigne le Coran à de jeunes enfants et être gaucher, utiliser la main gauche était perçu comme un signe de malheur, voire la main du diable. La mère accompagnera son enfant du regard par un amour silencieux et impuissant. Il lui faudra attendre d'être adulte pour qu'Abdellali trouver enfin le répit mais de manière cruelle : perdre son bras droit lors d'un attentat. C'est à cet instant que le père devenu vieux mesurera son incroyable et irrationnelle injustice envers son propre enfant qui jamais ne se dressera contre son père. Malheureusement dans cette catégorie court métrage, le jury va être confronté à un sérieux dilemme puisque deux œuvres retenues ne correspondent pas à cette catégorie, mais auraient dû avoir leur place dans la section documentaire. Cela n'enlève rien à leur contenu comme l'œuvre, projetée pour la première fois, “Les dattes amères" du Palestinien qui nous accordé un entretien et avec qui nous aurons donc l'occasion de revenir. Aujourd'hui c'est l'entrée en scène du film “Parfums d'Alger" de Rachid Benhadj et du très attendu “Chawq" de l'Egyptien Khaled El Hagar qui a suscité à sa sortie en 2011 moult réactions passionnées. D. L