Résumé : Avant de s'occuper de Lynda, le médecin des urgences a demandé à une infirmière d'appeler la police. La tentative de suicide lui a paru suspecte. Deux policiers viennent interroger Abdenour et sa mère. Le médecin leur a refusé de la voir. Quand la police émet des doutes, Hadja Taos intervient. Elle veut leur dire la vérité. - Ma petite-fille était très peinée d'avoir rompu. Elle ne voyait pas son avenir sans son ami ! - Pourquoi ont-ils rompu ?demande le policier. Est-ce qu'il l'a trompée ? - Non, c'est elle qui a décidé de rompre. Il est plus âgé et travaille déjà alors qu'elle n'en est qu'à sa première année d'études ! J'ignore pourquoi mais elle semblait perdue. La décision venait d'elle ! Elle devait ignorer combien il est difficile de récolter les pots cassés ! On ne se remet pas d'une rupture quand on aime encore. - Pourquoi rompre puisqu'elle tenait encore à lui, l'interroge le coéquipier. Elle n'aurait pas eu des problèmes avec sa famille ? - Non, ils sont venus la demander en mariage mais on leur a conseillé d'attendre un peu avant d'officialiser. Elle est jeune et n'a pas terminé ses études. J'ignore ce qui l'a effrayée ! - On peut avoir son nom et son adresse ? - Bien sûr. Abdenour leur donne le nom et l'adresse de Lyès. - Peut-être que vous refusiez qu'ils officialisent, émet le policier. Cela doit être la cause de sa tentative de suicide. Votre adresse, s'il vous plaît ! Abdenour la leur dicte et leur remet même celle de son commerce. - On peut rentrer maintenant ? - Oui. En partant, Hadja Taos se demande si elle a réussi à les convaincre. Elle sait qu'ils vont poursuivre leur enquête, voir même Lyès et cela ne l'inquiète pas. Lyès leur donnera la même version de l'histoire. Lynda ne lui a pas laissé le choix. C'est elle qui a voulu rompre. Personne ne sait pourquoi. Il est aussi évident que Lynda allait être interrogée dès son réveil. Elle ne dira à personne qu'elle a été violée. La vieille grand-mère pleure durant le trajet jusqu'à la maison. Abdenour, lui, ne souffle mot. Les lèvres pincées, il rumine toute sa colère. Il s'en veut. Il regrette d'avoir mis Lynda à l'écart. En la condamnant à rester à la maison, sans perspective d'avenir, elle a décidé de mettre fin à sa vie, pour abréger ses souffrances. Heureusement que sa mère a cherché après elle. Si elle ne l'avait pas fait, Lynda ne serait plus de ce monde. - Dieu merci, murmure-t-il. Elle est sauvée. Tu crois qu'elle ne dira rien à la police ? - Non, elle sait combien nous tenons au secret. Ce ne sont pas des choses qui se racontent et qui doivent être sues par les gens, dit Hadja Taos. Mais le plus important pour l'instant est qu'elle se remette vite ! - Et si elle recommence ? s'inquiète le père. Et si par dépit, elle m'accusait de tous les maux du monde ? - Comment oses-tu penser cela ? s'indigne Hadja Taos. Lynda ne voulait que ton pardon. D'ailleurs, elle n'a rien fait de mal. Elle est mal tombée. - C'est une raison valable pour qu'elle me veuille des problèmes avec la police ? Maman, je te jure, je suis inquiet. Tu as vu tout à l'heure les policiers, ils me regardaient comme si c'était moi qui lui avais coupé les veines ! - C'est leur métier de douter des gens, mais je te rassure, ta fille ne te fera aucun problème. Elle donnera la même version que moi. Je la connais. - Tu crois qu'elle me comprendra ? lui demande Abdenour. Je ne voulais pas lui faire de mal. Si j'avais su qu'elle tenterait de se suicider, je te jure que je l'aurais laissé reprendre ses études. - Quand elle reviendra à elle, n'hésite pas à le lui dire. Elle a besoin de le savoir, c'est toute sa vie qui a été bouleversée. Elle a besoin d'être aidée et comprise. - En tout cas, toi, lui fait-il remarquer, tu as joué ton rôle à la perfection. Tu as toujours été proche de nous tous. Lynda a de la chance. - Le sait-elle seulement ? Imagine que son agresseur l'ait défigurée ? Ou aveuglée ? Il aurait pu lui arriver pire ce soir-là. Hadja Taos se tait en voyant une voiture de police devant leur villa. Elle comprend que la police enquête déjà chez eux. Ils ont aussi envoyé deux policiers pour interroger le reste de la famille, pour savoir si les versions concordent. - Ils ne perdent pas leur temps, dit Abdenour. Lorsqu'ils entrent à la maison, ils trouvent les garçons et leur mère au salon, il y a aussi leur voisin Kader. C'est lui qui est allé les prévenir. Les policiers sont debout, prêts à partir. Ils ne les interrogent pas, sachant que cette tâche a été confiée à d'autres. (À suivre) A. K.