Il n'y avait pas suspense, c'est avec 75 % des suffrages que Jacob Zuma a remporté la présidence de l'ANC, le Congrès national africain. Malgré sa promesse de se contenter d'un seul mandat comme l'icône Mandela, Jacob Zuma se dit prêt pour se présenter à la présidentielle de 2014. Mais rien ne dit encore qu'il le fera vraiment selon son entourage. Il reste que la voie est grande ouverte pour lui maintenant qu'il a mis au pas son opposition à l'ANC, laquelle finalement n'était qu'une opposition hétéroclite, composée de la branche jeunesse de l'ANC, très remontée contre lui après l'éviction de son leader Julius Malema et de milieux d'affairistes inquiets de l'état de l'économie sud-africaine et de la capacité du président de la République de la première puissance africaine faisant bonne figure au sein du groupe des pays émergents, à trouver des solutions après par exemple le drame de Marikana, où la police a tiré en toute impunité sur les mineurs grévistes exigeant un Smig. L'ultra libérale Thatcher avait laissé mourir de faim les mineurs de Grande-Bretagne mais ne les avait pas achevés comme des lapins. C'est dans la province du Gauteng notamment, où se trouvent Johannesburg et Pretoria, le poumon de l'Afrique du Sud, que Jacob Zuma n'est, semble-t-il, pas du tout populaire. Zuma va confier la gestion courante du parti de Mandela à Cyril Ramaphosa, un ancien syndicaliste reconverti dans les affaires qui est même l'un des hommes les plus riches d'Afrique : le magazine “Forbes" évalue sa fortune à 675 millions de dollars! Il a pour tâche d'éliminer les derniers historiques de l'ANC. En devenant vice-président de l'ANC, Ramaphosa effectue un retour en politique assez spectaculaire mais certainement qu'il a d'autres ambitions, devenir président de la République ? Son nouveau poste pourra lui servir de tremplin. Cependant, s'il est très apprécié des milieux d'affaires, il est honni par les syndicats. D. B