L'aventure éditoriale d'El-Ikhtilef, avec l'éditeur libanais Arab Scientific Publishers est une grande première en Algérie et dans le monde arabe, dont le premier aspect positif a été de faire circuler des livres de qualité, axés sur les fictions et les sciences humaines, avec fluidité. Pour raconter ce parcours ainsi que celui de l'association El-Ikhtilef, l'Institut français d'Alger a organisé, mardi soir, une carte blanche à cet éditeur, dont le plus grand accomplissement a été de donner une visibilité à des auteurs algériens, arabes ou occidentaux. Si le parcours de la maison d'édition est jalonné d'initiatives qui n'ont pas toujours abouti (la création du prix littéraire Malek-Haddad, la création d'une revue, la création d'un espace de deux débats à raison de deux rencontres par semaine, etc.), la collaboration avec l'éditeur libanais Arab Scientific Publishers a été fructueuse. Samia Moussai a commencé sa présentation par raconter le cheminement de l'association El-Ikhtilef, crée en 1995, et dont l'un des nombreux pères spirituels a été Bakhti Benaouda. Mme Moussai a montré comment une petite association a réussi à devenir un des plus importants éditeurs algériens, et une référence dans le domaine de la coédition. Publiant des auteurs algériens, aussi bien francophones (Malika Mokeddem) qu'arabophones (Bachir Mefti, qui a figuré sur la short-list de l'Arab Booker Prize avec son roman “Doumiyat Ennar"), mais également des auteurs arabes (Haïfa Baitar, invitée à cette rencontre) et occidentaux. Bachar Chebaro, des éditions Arab Scientific Publishers a évoqué la réalité de l'édition dans le monde arabe, ainsi que la collaboration avec les éditions El-Ikhtilef, qui permet de diffuser la littérature algérienne (classique et contemporaine) dans le Moyen-Orient, et inversement. Il a relevé également quelques entraves qui gênent la libre circulation du livre dans le monde arabe, notamment la censure qui varie d'un pays arabe à un autre. M. Chebaro a également appuyé que ce qui manquait également à l'édition dans le monde arabe, c'était les agents littéraires, les sociétés de distribution, le piratage. Il dira, en outre, que mis à part l'Algérie, il n'y a pas de réelle volonté politique pour encourager la fabrication du livre dans le monde arabe. Samia Moussei qui a souligné que ses éditions n'ont jamais été censurées en Algérie, a évoqué le volet traduction, en revenant sur la difficulté de traduire certains termes techniques, et sur la grande visibilité qu'offre la traduction. L'auteure syrienne, Haïfa Baitar, qui a 29 titres à son actif, a raconté son pays meurtri et son projet de livre qui s'intitulera “Woujouh mina etthawra essouriya". S K