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Pourquoi le marché informel des devises s'est-il développé ?
Publié dans Liberté le 23 - 12 - 2012

C'est tout simplement dû à une demande de devises des Algériens qui n'est pas satisfaite par le marché formel. De l'autre côté, comme cette demande existe, il y a une partie de l'offre de devises, qui au lieu de passer par le les circuits formels, essaie de satisfaire cette demande en utilisant un marché informel qui s'est organisé. Les taux d'échange sur ce marché reflètent l'offre et la demande.
Ce qui est évident, c'est que nous pouvons facilement éliminer toute une partie de cette demande sur le marché informel. Il n'y a en effet aucune raison pour que les Algériens ne puissent pas avoir accès, normalement et de façon formelle aux devises nécessaires à leurs voyages personnels, d'affaires, aux études de leurs enfants ou à leurs soins de santé. Le système de plafonnement des montants, de surcroît à des niveaux de façon flagrante inadaptés, incite ouvertement les Algériens à se diriger vers le marché informel pour se satisfaire leurs besoins légitimes. Chez nos voisins, qui, eux, n'ont pas les niveaux de réserves de change que nous avons, les citoyens et hommes d'affaires ont normalement accès aux devises dont ils ont besoin sans avoir à se diriger vers les marchés informels.
Une autre source de demande vient des besoins de certains importateurs qui, pour diverses raisons, ne peuvent (ou préfèrent) utiliser les circuits informels plutôt que les circuits formels. L'existence d'une demande substantielle de ce type devrait nous amener travailler sur les raisons fondamentales : le dispositif formel d'importation correspond-il à tous les besoins d'importation ? Cette demande est-elle liée à des défaillances du dispositif douanier, etc. ?
La question simple qu'il faut se poser est celle de savoir pourquoi un importateur est-il prêt à acheter ces devises près de 50% plus cher, alors que notre loi permet d'accéder aux devises pour importer des biens et services.
Les deux sources de demande que nous avons citées sont donc des sources que nous pouvons réduire sinon éliminer en travaillant directement sur leurs causes qui sont identifiables si on fait l'effort nécessaire. La dernière source est celle liée au placement des capitaux. Il y a une certaine demande en devises qui peut provenir du besoin de placer des fonds à l'extérieur du pays. Cela peut venir d'un manque de confiance générale dans l'économie algérienne, de la perception d'une insécurité juridique, mais aussi simplement du besoin de diversifier ses placements. Aujourd'hui, il y a peu d'alternatives de placement en Algérie : la Bourse n'est pas développée et l'immobilier devient très cher. Il est donc possible qu'il existe une telle demande, sans que personne ne puisse l'estimer ni la quantifier. Cette source est la plus difficile à appréhender sans ouvrir une réflexion sur les fondements de notre dispositif de contrôle des changes.
Le contrôle des changes est-il nécessaire pour protéger l'économie nationale ?
Cela dépend de la vision que l'on a et de l'ambition que l'on affiche pour notre économie. Le maintien du contrôle des changes est basé sur le fait que nous n'avons pas confiance dans notre économie et que nous ne sommes pas convaincus de l'attractivité de notre pays pour les capitaux. Les résistances à la convertibilité totale sont en grande partie basées sur des peurs et des croyances. Ceux qui s'opposent à la convertibilité totale du dinar sont convaincus que celle-ci induira automatiquement une sortie de capitaux importante. Ils n'ont pas tout à fait tort, si l'on n'a pas affiché une vision économique et démontré une réelle volonté de construire une économie compétitive.
Mais, en réalité, ce raisonnement surestime l'efficacité du système de contrôle des changes et en sous-estime les coûts. En effet, malgré le contrôle des changes, et aussi à cause du climat des affaires, les capitaux qui ont besoin de sortir du pays, sortent, que ce soit par le marché informel des devises ou par d'autres moyens. Aussi, nous ne réalisons pas assez le coût de ce système de contrôle des changes. La liste des coûts de notre système de contrôle des changes et des problèmes que cela cause à la compétitivité de notre économie est longue. Juste au niveau de notre organisation bancaire, ce système de contrôle des changes distrait nos banques de leur fonction et utilité principale qui est de transformer les dépôts en crédits à l'économie.
Le système de contrôle des changes, la réglementation et l'administration qui y sont associés absorbent la plus grande part des efforts managériaux et des ressources des banques. Tout cet effort se fait au détriment de la gestion du risque de crédit qui devenue dans les faits une activité subsidiaire de nos banques. Dans l'échelle de préoccupation du management des banques, la gestion du risque de conformité à la réglementation des changes arrive loin devant toutes les autres préoccupations managériales, d'autant plus que les dirigeants peuvent se retrouver personnellement pénalement incriminés. C'est aussi, ce système de contrôle des changes, que nous n'avons pas su gérer de façon judicieuse, qui empêche nos entreprises d'envisager des acquisitions à l'étranger. Les pertes d'opportunité sont innombrables. Nous avons dépensé des montants importants en infrastructures ces dernières années sans avoir pris la moindre participation dans le capital des entreprises qui réalisent ces infrastructures. La conjoncture de crise en Occident y était pourtant favorable.
Dans le domaine de l'énergie solaire, alors que la conjoncture fait que plusieurs entreprises détentrices de technologies de pointe sont en difficulté ou sont dépréciées sur les marchés, nous ne pouvons même pas envisager des acquisitions qui seraient stratégiques pour notre développement dans ce domaine.
Nous nous condamnons à être perdants dans une économie mondialisée, alors que notre potentiel associé à une vision ambitieuse nous permettrait d'entrer dans ce jeu avec une attitude de gagnant. Dans le jeu d'échec de l'économie mondiale, nous nous mettons délibérément en “échec et mat", au lieu de nous donner la possibilité d'être gagnants.Cela ne veut cependant pas dire que le contrôle des changes devrait disparaître du jour au lendemain.
C'est de façon associée à une vision clairement affichée et des actes concrets pour développer une économie moins dépendante des hydrocarbures qu'une date butoir pour la convertibilité totale peut être annoncée. Entre-temps, parce qu'on l'on croira en notre avenir, et parce qu'on aura une vision plus réaliste de l'efficacité de notre système de contrôle, la gestion du contrôle des changes devrait naturellement se faire avec plus d'humilité et de façon plus judicieuse. Il est en effet possible, même dans un contexte de contrôle partiel des changes, d'assurer une gestion empreinte de réalisme et de jugement qui en minimise les coûts et qui ne nuise pas à la compétitivité. Car la question fondamentale est celle là : nous devons construire de toute urgence une économie moins dépendante des hydrocarbures. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a tiré la sonnette d'alarme au printemps dernier en présentant 50 propositions pour aller dans ce sens.
Après les 100 mesures de Nabni 2012, l'initiative Nabni publiera dans les prochaines semaines la vision Nabni 2020 qui est basée autant sur l'urgence de faire sans plus tarder le virage nécessaire (“pour éviter l'iceberg") que sur la conviction que nous avons les moyens et le potentiel d'envisager notre avenir dans une économie mondialisée en gagnant... à condition de faire ce que nous avons à faire.
Avec cette vision, c'est de façon cohérente avec une politique économique rétablissant la confiance tant sur l'irréversibilité des réformes que sur la stabilité du cadre juridique, que l'on affiche un calendrier permettant d'atteindre la convertibilité totale du dinar.
La dynamique du contrôle des changes est fondamentalement basée sur le caractère rentier de notre économie et le manque de confiance des acteurs économiques qui en découle.
Elle n'aura plus sa raison d'être lorsqu'une vision de développement économique basée sur la compétitivité de notre environnement des affaires aura été partagée.
L. K.
(*) président humilis finance


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