Les citoyens de certaines localités de ces deux wilayas crient leur ras-le-bol et affirment que la région couve une explosion sociale. Plusieurs localités du pays vivent, ces jours-ci, des troubles. La contestation sociale qui a été enclenchée dans la foulée des événements de Kabylie et qu'on croyait estompée, revient de manière sporadique, dans un certain nombre de wilayas. Ainsi à Sétif, protestant contre le manque de transport dont ils souffrent, les citoyens de Mahdia ont bloqué, dans la matinée de samedi, la RN5 reliant Sétif à Alger. Ce sont le chef de daïra de Aïn Arnat, le premier responsable de la commune et les éléments de la gendarmerie qui ont réussi à convaincre les manifestants en leur promettant de régler leurs problèmes. Les habitants d'Irmadon ont, eux aussi, bloqué la RN9 reliant leur wilaya à Béjaïa mais pour d'autres raisons. Ils exigent la construction d'une passerelle et ce, suite à un accident de la circulation survenu avant-hier dans la localité et qui a fait deux blessés dont un jugé dans un état grave. Les citoyens veulent, disent-ils, préserver la vie des écoliers qui empruntent cette route quotidiennement. À Jijel, vingt-quatre heures après les émeutes qui ont secoué les chefs-lieux de la commune et de la daïra de Sidi Maârouf, les marques demeurent vivaces : les lampadaires brisés et les panneaux de signalisation de la ville sont saccagés. Le seul lycée de la localité est toujours fermé en raison des dégâts qu'il a subis. Ce mouvement de révolte a éclaté vendredi dernier suite à une coupure de courant qui a plongé toute la région dans le noir. Les manifestants qui ont scandé des mots d'ordre favorables au FFS ont exigé l'intronisation de la «tête» de liste de ce parti et ont dénoncé l'installation du plus âgé qui est un élu du FLN. Les habitants qu'on a rencontrés affirment tous que “la région enclavée couve un volcan qui risque d'exploser à tout moment”. Les problèmes qu'ils soulèvent sont la pauvreté galopante, le terrible record du chômage et le logement. Par ailleurs, les jeunes qui refusent de voir un nouveau maire FLN installé estiment qu'“il n'y a aucune différence entre le parti de Benflis, le RND et l'administration”. Pour eux, il n'y aura pas de changement, la seule lueur d'espoir pour un véritable nouveau souffle a été anéantie par la circulaire de Zerhouni. Du côté de l'APC, en l'absence du président, un de ses adjoints qui met en exergue le penchant des manifestants en faveur de la formation de Hocine Aït Ahmed, indique que l'APC a déposé plainte contre X pour dégradation de biens publics et privés. S. E. A. / S. F.