Selon cet universitaire, la candidature de Ouyahia à l'élection présidentielle de l'an prochain est exclue. En revanche, il n'exclut pas une éventuelle candidature de Bouteflika à sa propre succession. Et si la démission d'Ahmed Ouyahia n'est qu'une simple exécution d'un ordre de fin de mission de ceux-là mêmes qui l'ont fait roi, ceux qu'on désigne communément de décideurs ? Pour Ahmed Adimi, docteur d'Etat en sciences politiques, enseignant à l'université d'Alger, “la mission d'Ahmed Ouyahia est terminée". “La mission de Ouyahia est terminée. Ils (les décideurs, ndlr) vont ramener quelqu'un d'autre", a-t-il déclaré hier à Liberté. Pour cet universitaire, joint par téléphone, ceux qui ont mené la contestation au sein du RND contre Ouyahia ont été “chargés" de le faire. “Ceux qui ont fait la contestation contre Ouyahia ne l'ont pas faite gratuitement. Ils (les décideurs, ndlr) leur ont dit de bouger, ils ont bougé", a-t-il dit. “Pensez-vous que s'il était encore resté à la tête du gouvernement, ils auraient mené la contestation ?", s'interroge-t-il. Il ne manque pas d'ailleurs de rappeler dans ce contexte les conditions de création du RND et son rôle sur l'échiquier politique. “Il faut noter que les partis politiques algériens, particulièrement le RND (créé en 1997), ne sont pas comme les partis des autres pays. Le RND est une machine électorale pour les besoins du système politique en place et ses équilibres internes. Il n'a jamais été un parti, c'est un cadre, un rassemblement de fonctionnaires", dit-il. Dès lors, il fait une double lecture de la démission de celui qui est considéré comme un commis de l'état par excellence et un pur produit du système. “De mon point de vue, il y a deux lectures à faire : soit Bouteflika va se représenter pour un nouveau mandat auquel cas il n'aurait pas besoin de Ouyahia et de Belkhadem qui vont gêner. Soit Bouteflika ne se représentera pas et dans ce cas de figure, ils vont ramener quelqu'un d'autre, mais qui devrait être cautionné par d'autres personnalités à la tête des partis du pouvoir, histoire de faire semblant qu'il y a un changement", explique-t-il. Même une éventuelle candidature est exclue pour le désormais ex-homme fort du RND. “Il n'a plus aucune chance d'être candidat. D'ailleurs, ses contestataires ne le laisseront pas faire", estime M. Adimi. “Le pouvoir a besoin d'une stabilité à travers les partis qui composaient l'alliance (FLN, RND, HMS), mais avec de nouvelles personnalités à leur tête, et le nouveau arrivé, le MPA", ajoute-t-il encore. Il prédit même un sort similaire à Belkhadem. Mais Ouyahia ne doit pas être enterré, pour autant, trop vite, suggère l'universitaire. “Si, un de ces jours, les décideurs avaient besoin de ses services, ils le rappelleraient". K K