évaluant les élections locales du 29 novembre 2012, le FFS a relevé, dans une déclaration rendue publique mercredi, un développement remarquable de la corruption électorale qu'il dit jadis rare dans la scène politique. “Au-delà du taux d'abstention et des résultats que le scrutin a générés, la campagne électorale aussi bien que les tractations pour l'élection des présidents d'APC ont été marquées par une volonté caractérisée par un phénomène jadis rare dans la scène politique, la corruption électorale", dénonce le FFS dans sa déclaration à travers laquelle le parti d'Aït Ahmed a tenu à souligner que “les voix d'électeurs, simples et grands électeurs soient-ils, ont fait l'objet de séduction matérielle dévoilée". Dans ce document qui constitue une sortie inattendue, le plus vieux parti d'opposition qui a contracté une alliance avec les deux partis du pouvoir, le FLN et le RND, précise que “cette pollution de la scène politique s'ajoute aux trahisons d'ici et là, de la part de certains élus qui une fois propulsés sur les listes, fuient leurs responsabilités vis-à-vis de la population et vis-à-vis de leurs partis politiques". C'est dans ce sens que les rédacteurs du document dénoncent et désavouent un élu de leur propre parti qu'ils accusent d'avoir “pris une position contraire à celle du parti et à celle de l'alliance scellée entre plusieurs formations politiques". Il va sans dire que c'est à l'élu du FFS qui a voté pour le RCD lui permettant de récupérer l'APC de Tizi Ouzou que le FFS s'attaque. C'est en effet la perte inattendue de l'APC de Tizi Ouzou qui est restée en travers de la gorge des responsables du FFS et du FLN qui devaient, à la faveur du pacte signé entre eux, s'entraider pour que le premier remporte l'APW et le second l'APC du chef-lieu de wilaya. Mais malgré ce pacte, le FLN n'a pas réussi à mettre la main sur la plus importante APC de la wilaya, à savoir celle du chef-lieu, et le FFS qui a propulsé Tamadartaza au Conseil de la nation devra soumettre à nouveau la présidence de l'APW au vote. Un vote qui n'est évidemment pas sans risque, dans un contexte où l'alliance contre nature entre les deux partis du pouvoir et celui qui s'autoproclame plus vieux parti d'opposition a été remise en cause par un nombre considérable de leurs propres élus. C'est, il est clair, cette remise en question du pacte en question par leurs élus que le FFS dénonce à quelques jours de l'élection d'un nouveau président d'APW. Dans sa déclaration, le FFS étonne, sans doute, lorsqu'il dénonce même les grands électeurs comme touchés par la corruption électorale. Or dans la wilaya de Tizi Ouzou, c'est son propre candidat qui a remporté le poste de sénateur avec un nombre de voix nettement plus élevé que le nombre d'élus que compte le parti dans la wilaya. Par ailleurs, un élu à l'APC de Chemini, Boualem Mouri en l'occurrence, vient d'adresser une lettre de démission au premier secrétaire de la section FFS de Chemini, à travers laquelle il expliquera les raisons qui l'ont poussé à prendre une telle décision. “Après tant d'années de militantisme et de sacrifices, je me retrouve en face d'une situation complexe où les intérêts flous et individualistes priment sur les intérêts du parti et de la population. À cet effet, j'ai pris la décision de démissionner du parti", écrit-il dans sa missive. Afin d'étayer sa démission, M. Mouri déplorera le fait que la section locale du FFS refuse de convoquer une réunion de ses militants au lendemain des élections locales du 29 novembre 2012. “Des décisions engageant le FFS au détriment des intérêts du parti et de la population ont été prises individuellement par certains éléments, parmi eux ceux qui ne sont même pas du FFS", s'indigne-t-il dans le même document. Dans la commune d'Ouzellaguen, une jeune femme, élue sur la liste du FFS à l'issue des dernières élections municipales, a décidé, elle aussi, de quitter les structures de son parti pour rejoindre l'exécutif communal que dirige un maire dissident du FFS, issu cette fois-ci d'une liste indépendante. Ainsi, Mme Oulhadj qui avait accepté le parrainage du FFS a fini par s'allier avec une liste rivale ayant eu une majorité relative de voix, pour s'adjuger en contrepartie le poste de vice-présidente à l'APC d'Ouzellaguen qui compte 19 sièges. Samir LESLOUS/ KAMEL OUHNIA