2963, aux origines du calendrier amazigh, concordance au calendrier universel - Ssbuâ n Ssidna Âissa en terre Mazgha, Noël de ce côté-ci de la Méditerranée, les deux célèbrent la Nativité. Fêtes et rites. La célébration de Amenzu y-yennayer est marquée par un rite d'immolation (timezliwt), sacrifice propitiatoire (asfel), destiné à expulser les forces maléfiques. A travers imensi y-yennayer, le dîner de janvier, on présage l'abondance, l'aisance, la richesse, la fertilité du sol et des humains pour toute l'année à venir, on tient à avoir les récipients bien garnis (tacart l-lehwal). Il serait inconvenant de se montrer avare. Un repas copieux sera confectionné, on utilisera la viande de la bête immolée, et si les moyens ne le permettent pas on fait appel à la viande de conserve salée et séchée, aksum aqurran (appelé, suivant les régions, aqeddid ou acedluh). A ce plat principal, on peut ajouter un autre constitué de crêpes (aheddur, pâte feuilletée ; tighrifin, crêpes épaisses ; ace[bb]wad, pâte effeuillée) et / ou des beignets (désignés suivant les parlers lesfenj, tihbulin, lexfaf). Copieux, imensi y-yennayer est un aussi un repas de famille. Sont réservées les parts qui reviennent aux filles de la maison mariées au loin et qu'on ira leur porter le lendemain avec les bons vœux qui les accompagnent. On dispose symboliquement, au moment de la prise du repas, les cuillères des hommes absents du fait de leur migration pour les faire participer à cette communion. Les personnes qui frapperaient à la porte prendront les places réservées aux exilés. Un autre rite est pratiqué, celui des masques épiphanes, fête certainement plus ancienne, célébrée le 6e jour de yennayer (18 janvier de l'année grégorienne), soit le jour de l'épiphanie quand Jésus s'est manifesté aux rois mages. Les enfants de dix à douze ans se masquent avec une calebasse évidée, percée de trous pour les yeux et la bouche ; on y colle des fèves qui seront les dents et des poils de chèvre pour la barbe et les moustaches. L'enfant masqué devient “amghar uceqquf", il tire à ce titre des prophéties. Par petits groupes, ils vont de maison en maison avec des chants rituels dont les paroles improvisées par l'amghar uceqquf sont reprises par le chœur des enfants. Ils font des collectes d'œufs servant à confectionner timcewect, gâteau partagé entre eux.