L'intervention militaire française au Mali a été baptisée du nom de code Serval. Pour ceux qui ne le savent pas, le Serval est un petit félin africain qui a la particularité d'uriner 30 fois par heure pour marquer son territoire. Justement... La France a ainsi décidé de faire l'impasse sur les résolutions onusiennes pour partir en guerre contre le terrorisme au Sahel. Toute seule. Comme le Serval, elle n'a pas résisté à la tentation épidermique de revenir dans son ancien précarré pour montrer à tout le monde qu'elle est la seule qui connaît le mieux les intérêts des Maliens. Leurs anciens colonisés. Malgré les précautions sémantiques et les éléments de langage dont use l'Elysée pour légitimer une intervention militaire aux conséquences terribles sur la sous-région, François Hollande a démontré qu'il ne peut rien changer à la réalité de la Françafrique. Quand l'intérêt français est menacé en Afrique (Côte d'Ivoire, Rwanda, Tchad, Gabon, Centrafrique...), Paris dégaine son costume de gendarme et envoie ses hélicoptères. Protéger les gisements d'uranium du Niger vaut tous les sacrifices de dépenses militaires même en pleine crise économique. Il est trop tôt de spéculer sur l'issue de cette intervention militaire qui devait avoir lieu. Tout est une question de timing. Mais deux choses vont certainement se passer. D'abord, un drame humanitaire dans le Sahel avec un déplacement de populations sans commune mesure. Ensuite, l'action de la France va fédérer les groupes terroristes puisque les jihadistes du monde entier vont affluer vers le Mali pour donner un coup de main à leurs frères d'arme. Pour le 50e anniversaire de la diplomatie algérienne, qu'on fêtera dans une semaine, le Quai d'Orsay vient de faire un cadeau empoisonné au MAE algérien. Plus d'une année d'efforts afin de favoriser le dialogue malien est partie en fumée sur la route de Konna. L'option politique sur le point d'aboutir aura duré. Le Fennec, à l'inverse du Serval, est un félin qui dort le jour et sort la nuit. Justement... n