Résumé : Mes douleurs au dos avaient repris alors que je tentais de répondre calmement à Youcef. Ce dernier appelle un médecin qui me demande de faire une radio avant de pouvoir se prononcer. Il pense qu'il s'agissait tout bonnement d'une douleur psychosomatique. Mais il n'en était pas certain. Le médecin s'en va, et Youcef revint vers moi. Il avait réussi à faire rendormir Mehdi, et la maison est de nouveau plongée dans le calme : -Alors ça va mieux ? -Oui... le médecin m'a fait une injection pour calmer la douleur et m'a demandé de faire une radio. -Bien, alors tâche de te rendormir. Je t'emmènerais demain chez un radiologue. Toute trace de colère avait disparu de sa voix. Youcef semblait plutôt inquiet pour moi. Je sentis les larmes picoter mes yeux. Tout à coup, n'en pouvant plus, j'éclate en sanglots. Youcef vint s'asseoir auprès de moi, et m'entoure les épaules : -C'est fini. Calme-toi, la tempête est passée. Tente de te reposer, cela vaudra mieux pour toi. -Je, je me sens encore coupable de tout ce qui s'est passé. -Chut, chut, le passé est passé, on ne peut plus revenir là-dessus. -Tu n'es plus fâché ? Pour toute réponse, mon mari m'embrasse sur le front avant de me proposer d'une petite voix : -Dors, nous aurons le loisir de rediscuter de nous demain. Tu veux bien m'écouter pour cette fois ? Je hoche la tête : -Oui, je t'écouterais car j'ai sommeil et je n'ai plus de force pour résister plus longtemps. J'essuie mes larmes et me rallonge sur mon lit tandis que Youcef arrangeait mes oreillers et remontait la couette sur mes épaules. Je ne sais pas comment j'ai pu dormir, mais je pense que le sédatif que le médecin m'avait administré y a été pour beaucoup. Je me réveille sur une odeur de café et les babillements de Mehdi. Il faisait déjà grand jour, car le soleil perçait les rideaux de ma chambre. Je m'étire, je ne ressentais plus ma douleur, vais-je faire cette radio quand même ? Je décide de suivre le conseil du médecin. La santé n'a pas de prix ! Youcef sirotait son café dans la cuisine et Mehdi jouait dans sa chaise. -Ah ! Tu es levée ? -Oui, j'ai pu dormir quelques bonnes heures et ma douleur s'est calmée. -À la bonne heure... -La nurse n'est pas encore là. Youcef jette un coup d'œil à sa montre : -Elle sera là dans quelques minutes. Heu... que décides-tu donc pour aujourd'hui? -D'abord aller faire ma radio, et ensuite me rendre au bureau. Mon mari fronce les sourcils : -Tu n'y penses pas, tu es fatiguée. Pourquoi ne prendrais-tu pas quelques jours de repos? -Je prendrais quelques jours de repos, mais pas dans l'immédiat. On a encore besoin de moi, je dois préparer la manifestation des femmes en difficulté et participer à son organisation. Ce n'est vraiment pas le moment de lâcher. Youcef m'interrompt : -Tu es folle, tu perds la boule. Le médecin aurait dû t'envoyer chez un psychiatre et te faire faire une radio à tes neurones. -Voyons Youcef, tu es journaliste tout comme moi. Comment peux-tu penser, ne serait-ce qu'une seconde, que je pourrais abandonner ainsi une aussi grande action, alors qu'elle commence à battre son plein. Pas plus tard qu'hier, j'ai reçu des femmes qui m'ont fait des révélations à donner froid dans le dos. Tu n'imagines pas tout de même que je vais faire faux bond alors qu'elles comptent toutes sur moi pour les aider. -Et toi qui va t'aider ? -Moi je n'ai pas besoin d'aide, je me suffis à moi-même. -Hein, tu crois ça ? -Oui, tu en doutes toi ? (À suivre) Y. H.