La maison de l'écrivaine, aventurière et troubadour Isabelle Eberhardt, est située à Zmala, juste en face du mausolée de Sidi Merzoug, dans le quartier populaire de la ville de Batna. Après le décès de son père et le suicide de son frère, l'écrivaine a composé dans cette maison quelques unes de ses œuvres. Tombée en ruine depuis ces derniers temps, le foyer d'Isabelle Eberhardt a été transformé en dépotoir. Selon des témoins et Mallem Sebti, les autorités de Batna ont été saisies d'une manière officielle pour éviter la catastrophe. Ces témoignages prouvent qu'isabelle Eberhardt avait longuement habité dans la capitale des Aurès. Cependant, les différents écrits qui lui ont été consacrés semblent occulter ce chapitre très important dans la vie de cette femme d'exception, indique l'auteur Mallem Sebti dans son œuvre “Isabelle Eberhardt, l'énigme de toujours". En quête de recoupement d'un puzzle assez compliqué, l'auteur est parti séjourner à Genève (Suisse), lieu de naissance de l'aventurière (17 février 1877) et qui décédée le 21 octobre 1904 à Ain Safra en Algérie. D'après l'auteur de ce récit, ce qui intéresse le lecteur “ce n'est pas ce qui a été dit sur Isabelle Eberhardt mais ce qui n'a jamais été révélé sur son parcours". D'ailleurs, il a constaté sur place que dans le registre de l'état civil d'Isabelle Eberhardt, des pages entières ont été gribouillées. Pourquoi ? Ce qui rajoute encore du mystère autour de la vie mais aussi autour de la mort de cette femme unique en son genre, qui “souhaitait ou voulait incarner un Rimbaud des femmes", est-il rapporté. Habillée comme les hommes, elle se permettait de fréquenter les lieux dits masculins (cafés maures, marchés...). Cela l'a distinguée, certes, mais lui a procuré hélas moult tracasseries. Elle a été victime d'une tentative d'assassinat le 29 janvier 1901, orchestrée par une confrérie soufie, opposée à la sienne. Ses cahiers de correspondances, sa prise de position avec les autochtones contre les colons, l'usage de la langue chaouie (berbère) sont autant d'éléments passés sous silence, que l'auteur Mallem Sebti (diplômé d'université et ancien directeur d'un quotidien) s'applique à mettre en lumière. Cette première tentative (le livre) peut être considérée comme un premier coup de balai pour mieux distinguer une écriture codée ou partiellement effacée. “Ce n'est que le début", nous précise l'auteur lors d'une rencontre à Batna. A rappeler que Mallem Sebti était présent pour une vente dédicace. Mais aussi pour l'organisation d'une campagne de sensibilisation en direction des citoyens pour sauver la maison d'Isabelle Eberhardt de l'effondrement. R H