Le sort des neuf Britanniques détenus sur la base militaire américaine de Guantanamo (Cuba) sera réglé “d'une façon ou d'une autre dans les prochaines semaines”. C'est ce qu'a annoncé, hier, sur la BBC télévision le Premier ministre britannique Tony Blair. “Je crois que ce sera réglé d'une façon ou d'une autre dans les prochaines semaines, mais je ne peux pas dire précisément pour le moment de quelle façon”, a déclaré M. Blair, deux ans jour pour jour après les premiers transferts de prisonniers vers la base américaine. Mercredi dernier, le Premier ministre avait indiqué qu'il espérait bientôt faire une annonce à la Chambre des Communes (Chambre basse du Parlement britannique) sur le sort des neuf détenus britanniques de Guantanamo. “Il nous faut être très clairs sur un point : les gens détenus à Guantanamo Bay ont été emprisonnés à la suite du conflit en Afghanistan et des activités (de l'organisation terroriste) Al-Qaïda dans ce pays”, a souligné M. Blair, interrogé pour savoir si les neuf Britanniques pourraient être jugés en Grande-Bretagne en cas de rapatriement. “Et sans rien dire qui risque de préjuger de leur culpabilité, il est extrêmement important de trouver un équilibre entre la nécessité absolue d'un vrai procès équitable et celle de protéger les habitants de notre pays”, a-t-il ajouté. Quelque 660 personnes originaires de 42 pays, pour la plupart capturés en Afghanistan, sont détenues à Guantanamo dans le cadre de la campagne contre le terrorisme engagé par les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Washington refuse de leur accorder le statut de prisonnier de guerre et s'est donné le droit de les garder en détention sans procès, soulevant un tollé de la part des associations de défense des droits de l'Homme. Vendredi dernier, Amnesty International avait envoyé à M. Blair une lettre l'exhortant à faire pression sur Washington pour que le droit soit appliqué aux centaines d'hommes détenus depuis deux ans à Camp Delta.