Paradoxe : plus de 110 ha sont inutilisés dans la zone industrielle de Rouiba. Contacté au téléphone, Slim Othmani, PDG de NCA et membre du FCE (Forum des chefs d'entreprises) et l'un des principaux animateurs du Care (Cercle d'action et de réflexion sur l'entreprise), a souligné que les opérateurs ont toujours un accès difficile au foncier industriel. Un véritable frein à l'investissement. Il pointe le doigt d'abord vers les spéculateurs et les propriétaires fonciers qui disposent d'une offre foncière importante mais qui affichent des prix prohibitifs. Quant au domaine privé de l'Etat, c'est-à-dire les terrains d'assiette détenus par l'Etat, les prix sont également prohibitifs et découragent l'acte d'investissement. La politique de l'Aniref pour mettre à la disposition des opérateurs les terrains d'assiette a elle aussi des limites. Les prix des terrains sont également prohibitifs, ajoute Slim Othmani. Les mécanismes de cession, la localisation des assiettes par cette agence sont, du reste, dissuasifs. Le foncier industriel qui est situé dans les bassins d'emploi comme Alger, la région Centre, Oran, est difficilement accessible. “On est en train de créer des zones industrielles dans des zones éloignées des bassins d'emploi", ajoute-t-il. Ceux proposés à l'intérieur du pays, par exemple dans la wilaya d'Illizi, n'intéressent pas beaucoup d'investisseurs. Paradoxalement dans cette situation contraignante, beaucoup de terrains sont en friche. “Dans la seule zone industrielle de Rouiba, plus de 110 ha sont inutilisés." Les entreprises publiques qui possèdent ces assiettes de terrain excédentaires ne peuvent pas les vendre en raison de la pénalisation de l'acte de gestion, a-t-il indiqué. Ces problèmes ont déjà été posés par les organisations patronales. “Mais il y a beaucoup de lenteurs à la mise en œuvre des solutions", observe Slim Othmani. A l'échelon local, certains walis facilitent les choses, d'autres walis bloquent les projets. L'Etat devrait selon lui intervenir pour que chaque wali soit un facilitateur en matière d'investissement. Pour relancer la dynamique d'investissement, le PDG de NCA suggère l'institution d'un Monsieur Investissement au niveau de la Présidence ou du Premier ministère. Il sera chargé de faciliter, d'accélérer les choses en matière d'investissement. Autrement dit, de traiter les dossiers d'investissement déposés et d'œuvrer pour que les projets soient rapidement lancés. K. R.